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Transports

Les salariés de PSA au "chômage fiscal"

PSA gère ses stocks de manière rigoureuse.

PSA gère ses stocks de manière rigoureuse. - Sébastien Bozon - AFP

Les salariés de la plupart des usines PSA seront au chômage partiel. Afin de réduire les stocks, les usines vont arrêter de produire.

La plupart des usines de PSA à l'arrêt la semaine prochaine, à l'exception de Sochaux, de Sevelnord et du site de Madrid en Espagne. Toutes les autres usines du groupe Peugeot seront à l'arrêt toute la semaine. Les salariés seront tous au chômage partiel. La CGT préfère le terme "chômage fiscal", car moins les stocks sont importants moins les impôts sont élevés.

"Plus le stock est faible et moins vous allez payer d'impôt", explique à l'AFP Jean-Pierre Mercier, délégué CGT. Le recours au chômage partiel s'apparente "purement à du chômage fiscal puisque les ventes augmentent", argumente le syndicaliste.

Cette pratique de gestion rigoureuse des stocks est devenue une véritable obsession chez tous les constructeurs.

Moins de stock c'est bruler moins de cash. Que ce soit Renault, Volkswagen, Toyota ou encore Fiat, tous ont adapté leur production à la demande. Cette organisation industrielle permet de réaliser des économies.

Production adaptée à la demande

Pendant des années, les constructeurs ont produit massivement. Les vendeurs venaient puiser au fur et à mesure dans les stocks pour livrer les clients. Si l'acheteur était quasiment sûr et certain de disposer immédiatement de la voiture de ses rêves, cette organisation était ruineuse. Et nécessitait une importante trésorerie.

Avec la crise ils ont dû réduire les dépenses, d'où une production adaptée à la demande, tout en conservant un seuil minimum de véhicules. Cela a permis à certains des constructeurs de rester bénéficiaires ces dernières années. Pour PSA, la réduction des stocks de 10% permettra de réaliser près d'un milliard d'euros d'économies chaque année.

Cette décision s'inscrit dans le plan stratégique de retour à la profitabilité Back in the Race, dont un des objectifs est de "réduire à la baisse la valeur des stocks de 1 milliard d'euros d'ici à 2016", selon un porte-parole du constructeur.

Mathieu Sévin avec AFP