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Les "soft skills" sont le véritable garant du succès professionnel

Aux États-Unis, mettre en valeur et développer ses qualités relationnelles, les "soft skills", est une évidence. En France, on prend tout juste la mesure de leur importance. Pourtant selon les spécialistes des RH, elles sont bien le véritable garant du succès professionnel.

“Je suis un joyeux luron, très populaire, et hyper sympa”. Vous n’écririez jamais cela dans votre lettre de motivation? Vous devriez peut-être! C'est un moyen de mettre en avant vos "soft skills". Aux États-Unis, c'est une évidence. En France, on commence seulement à prendre la mesure de leur importance en entreprise.

Alors il va falloir vous familiariser avec ce terme. En français, "soft skills" veut dire “compétences douces”, ces qualités relationnelles qui relèvent du savoir-être. Savoir s’adapter au changement, être créatif, communiquer efficacement, faire preuve d’empathie… La liste est sans fin.

Un critère primordial pour les recruteurs

Ces qualités ne sont pas validées par un diplôme. Il est difficile de les mesurer, ou de chiffrer les bénéfices qu'en tire l’entreprise. Du coup, on a tendance à les négliger, on ne les valorise pas et on ne travaille pas non plus à les renforcer. On a tort.

Pour les recruteurs par exemple, les "soft skills" des candidats sont le critère de sélection primordial, selon une étude Linkedin pour Business Insider. Les jeunes diplômés pensent que le prestige de leur stage va faire la différence entre eux et ceux qui ont la même formation. Ce n'est pas le cas selon ce sondage: les employeurs choisissent celui qui a les plus grandes qualités humaines.

Plus payantes que les compétences techniques

On savait que ces "compétences relationnelles" étaient un trait de caractère essentiel pour les dirigeants d'entreprise. Mais en fait, elles le sont pour tous les salariés. Ce sont ces "soft skills" qui vont nous permettre de convaincre notre manager de nous accorder cette augmentation, d'éviter les conflits avec M. susceptible, d'obtenir une promotion. Pour les spécialistes des ressources humaines, elles constituent le véritable garant de la réussite professionnelle.

À ce titre, elles compteraient davantage que les compétences techniques. L’un des spécialistes a cette phrase: “Donnez-moi quelqu’un avec qui j’aime travailler. Le savoir-faire, il l’apprendra sur le tas”. Il explique que maîtriser tel logiciel ne sert plus à rien quand l’entreprise en change. Alors que la capacité à bien s’exprimer, à ne pas brusquer les autres, à convaincre, elle, ne périme jamais.

Des formations pour développer ses "soft skills"

Alors si vous manquez de "soft skills", rassurez-vous, vous pouvez les développer. Des formations et des MBA existent. Des cours de résolution des conflits, de prise de parole en public. Faire de l’improvisation peut aussi vous aider, pour mieux écouter et mieux réagir, explique Michael Desiderio, directeur du MBA Council sur l’apprentissage des "soft skills".

Mais pour commencer, pensez à valoriser celles que vous possédez déjà. Si vous êtes en recherche d’emploi, vous pouvez le faire dans la section “autres” du CV, celle que vous avez tendance à ne pas trop peaufiner. Pas pour y écrire “tout le monde m’aime”. Mais par exemple si vous avez été capitaine de votre équipe de foot, dites-le. Celui qui le lira comprendra que vous avez un certain leadership.

Nina Godart