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Les spécialistes des services pétroliers au régime sec

Les entreprises de services pétroliers devront baisser leurs coûts afin de résister à la chute des prix du pétrole.

Les entreprises de services pétroliers devront baisser leurs coûts afin de résister à la chute des prix du pétrole. - SAUL LOEB AFP

En Bourse, les entreprises de services pétroliers paient au prix cher l’effondrement de l’or noir. L’investissement de leurs clients étant atone, elles n'ont pas d'autres choix que réduire leurs coûts.

Réduire les coûts... Telle est la priorité numéro 1 des principales sociétés de services pétroliers. De Technip à Subsea 7, en passant par Saipem et les poids-lourds français Bourbon et CGG, ce nouveau modèle économique est une question de survie comme l’explique Natixis dans une note sur le secteur en novembre: "Il y a urgence, tant l’ampleur de la tâche est accentuée par la baisse du prix du brut. En 2014, une baisse des coûts de 15-20% était visée, avec un baril aux environs de 80 dollars par baril. Aujourd’hui, les groupes de services évoquent des baisses d’environ 30 à 40% pour viabiliser les projets."

Un pétrole bas, des investissements en berne

Les parapétrolières subissent le plus la baisse du baril en Bourse. Quand l’action Total est à l’équilibre depuis le 1er janvier, les titres de Technip, Bourbon et CGG chutent de respectivement 11%, 34% et 50% sur la même période. A court terme, les compagnies pétrolières continuent donc de couper les coûts, "à tout prix", souvent de manière brutale.

"En sismique, les prix ont été divisés par deux en un an, et le marché a baissé de 30% en 2015 (après une baisse de 10% en 2014). Bourbon a désarmé temporairement 10% de sa flotte pour préserver ses taux d’utilisation. Les réductions d’effectifs se multiplient (-40% pour Subsea 7 en mer du Nord, -15% pour Technip ou Saipem), et pourraient ne pas suffire.", explique Natixis.

Une levée de fonds de 350 millions 

Dans cette optique, CGG a annoncé le mois dernier un plan de transformation, prévoyant la suppression de 13% des effectifs ainsi qu’une réduction de sa flotte de navire (passage de 11 à 5). Afin de financer cette restructuration, l’entreprise française spécialisée dans l'exploration du sous-sol a dû se recapitaliser en début de semaine en effectuant une augmentation de capital de 350 millions d’euros. Une levée de fonds énorme quand on la compare à la capitalisation boursière (environ 460 millions d’euros), mais vitale pour le groupe à court terme.

BPI France, qui détient un peu plus de 7% du capital, a d’ores et déjà apporté son soutien à cette opération en tant qu’"actionnaire de long terme". Total, l’un des trois plus gros clients de CGG, envisage également de participer à cette augmentation de capital jusqu’à un montant de 35 millions d’euros. Si le plus gros pétrolier français soutient son "fournisseur", il ne lancera pas pour autant "de nouveaux projets tant que les coûts de développement n’auront pas baissé suffisamment", indique le courtier.

Une remise en cause doit donc s’effectuer entre les trois parties prenantes de ce dossier, que sont l’Etat -à travers la fiscalité- les pétroliers et les entreprises de services pétroliers afin de répondre à cette nouvelle donne économique et de sortir de ce marasme financier.

Sami Bouzid