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Transports

Les taxis désormais obligés d’accepter les cartes bancaires

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- - Miguel Medina - AFP

À partir de ce vendredi 2 octobre, les taxis devront disposer d’un terminal de paiement électronique. Une mesure que syndicats et compagnies de taxis prennent plutôt bien.

À partir de ce vendredi, les taxis devront proposer aux clients le paiement par carte. Fini de s’entendre dire avant de monter en voiture : "Je ne prends pas la carte. Si vous n’avez pas de liquide, on s’arrêtera à un distributeur". Et lorsqu’ils disposent tout de même d’un lecteur, combien utilisent l’argument de l’appareil hors service! Mais ça, c’était avant.

Cette petite révolution, qui a été l’un des nombreux points sensibles de la loi Thévenoud visant à équilibrer la concurrence entre taxis et VTC, n’a pas été très populaire chez les taxis qui peuvent préférer les paiements en liquide. C’est pourtant le paiement électronique qui a fait l’un des succès des VTC.

C’est un secret de polichinelle, l’argent liquide a longtemps servi à arrondir les fins de mois des chauffeurs qui ne déclaraient pas la totalité des revenus. "C’est idiot, a réagi vivement un chauffeur de taxi qui préfère rester anonyme. C’est ce qui nous a donné une mauvaise réputation auprès des clients, mais surtout, ça a donné un argument aux VTC."

Un outil de développement d’affaires pour les taxis

Pour Alain Griset, président de l’Union Nationale des taxis qui représente 60 syndicats dans 55 départements, ce comportement est marginal. Pour lui, cette nouvelle mesure est d'abord une avancée à la fois pour les clients et pour les taxis. "Aujourd’hui, la carte bancaire est au centre des usages de consommation. Comment ne pas l’accepter? Dans les zones urbaines et touristiques, c’est même un outil de développement d’affaires", reconnaît-il.

Un avis partagé par Serge Metz, PDG de Taxis G7. "Comment ne pas être d’accord, nous fêtons cette année le vingtième anniversaire de l’installation des appareils de paiement dans notre flotte. Aujourd’hui, 100% de nos taxis acceptent déjà la carte. Nous en sommes désormais au paiement par smartphone via un appli".

Malgré l’effet positif du paiement par carte, Alain Griset s’interroge sur plusieurs points. "Nous sommes les seuls commerçants à être obligés de disposer d’un terminal de paiement électronique (TPE). À quand cette obligation pour tous les autres commerces ?"

Comment payer par carte dans les zones blanches?

Le patron de l'UNT regrette aussi quelques imprécisions du texte. S'il impose d’avoir un TPE, rien n’oblige à l’utiliser. "Si un chauffeur n’accepte pas les montants inférieurs à une certaine somme, comme dans de nombreux commerces, il ne sera pas en infraction."

Pour éviter toute polémique de ce type, la G7 a décidé de frapper fort. Avant la fin de l’année, la compagnie de taxis va lancer l’opération Satisfait ou remboursé. "Nous nous engageons à rembourser le montant de la course des clients qui n’auront pas pu payer par carte". De quoi inciter les chauffeurs à ne pas refuser et à disposer d'un TPE en état de marche.

A Paris, les refus ne pourront être justifiés. Dans certaines zones de province, cela sera plus difficile pour les chauffeurs qui déposeront un client en zone blanche où aucun réseau n’est accessible. Mais cette fois, c'est un problème qui est du ressort des opérateurs télécoms.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco