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Les très coûteuses relations intimes des commissaires aux comptes d'EY

Certains cadres seraient un peu trop proches de leurs clients.

Certains cadres seraient un peu trop proches de leurs clients. - Niekverlaan - Pixabay

Le cabinet d'audit a été épinglé par la SEC, le gendarme américain de la Bourse. EY aurait délibérément ignoré les relations entretenues par deux cadres avec des clients. Relation clairement amoureuse dans un cas, trop amicale dans l'autre. Il va payer 9 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites.

Des auditeurs "trop proches" de leurs clients. Le cabinet Ernst and Young a été épinglé aux États-Unis pour avoir ignoré les relations intimes de deux de ses cadres avec des responsables de sociétés qu'ils devaient contrôler.

Le cabinet, qui est notamment chargé de certifier les comptes des entreprises, "n'a pas fait assez pour (...) empêcher ces associés de devenir trop proches de leurs clients et de compromettre leurs rôles d'auditeurs indépendants", a indiqué lundi 19 septembre le gendarme boursier américain (SEC) dans un communiqué. Selon les autorités américaines, une responsable du cabinet d'audit a ainsi entretenu pendant plus de deux ans, entre 2012 et 2014, une "liaison amoureuse" avec le directeur financier d'une société dont elle devait approuver les comptes. Un de ses collègues à Ernst and Young (E&Y) a détecté des signes suggérant l'existence d'une "conduite répréhensible" mais n'a pas informé ses supérieurs, assure la SEC dans son communiqué.

Voyage en famille

Le deuxième cas épinglé par le gendarme boursier renvoie à une relation moins sulfureuse mais tout aussi problématique. Entre 2012 et 2015, un auditeur d'E&Y a été spécialement chargé d'améliorer les relations avec un des clients du cabinet, une entreprise de New York, qui posait "problème". Et il est allé bien au-delà des attentes, selon la SEC. Il a ainsi voyagé en famille avec le directeur financier de cette entreprise, a séjourné dans sa maison à plusieurs reprises et échangeait avec lui des "centaines" de SMS et autres emails durant les périodes d'audit.

D'après le gendarme boursier, Ernst and Young a "déformé" les faits en affirmant que le cabinet avait maintenu son indépendance tout au long du processus d'audit de ces deux entreprises. Sans reconnaître ou contester les faits, le cabinet a accepté de payer 9,3 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites.

D. L. avec AFP