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Transports

Les usagers veulent être consultés sur l'avenir des "petites lignes" ferroviaires

Certaines lignes régionales sont indispensables pour les usagers.

Certaines lignes régionales sont indispensables pour les usagers. - Philippe Huguen - AFP

Le rapport Spinetta sur l'avenir de la SNCF appelle à un audit complet des lignes déficitaires. La principale association d'usagers, la Fnaut, demande plus de dialogues, en régions, sur le sujet.

La principale association d'usagers des transports, reçue par Édouard Philippe, s'est dite "inquiète" de la possible remise en cause de "petites lignes" ferroviaires par le rapport Spinetta sur la réforme de la SNCF, réclamant qu'un "grand nombre" d'entre elles soient maintenues.

Si le rapport de l'ancien patron d'Air France contient "des bonnes choses", "il nous inquiète sur les petites lignes", a déclaré Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) à sa sortie de Matignon. "Il faut distinguer petites lignes et (vraies) petites lignes, mais beaucoup sont des lignes régionales de grande utilité pour les usagers. Et donc, on souhaite qu'il y ait là-dessus plus de concertation, plus de dialogue et plus d'examen local. Et globalement qu'un grand nombre de petites lignes ou de lignes régionales puissent être maintenues en donnant aux régions les moyens de les maintenir", a-t-il plaidé.

"Il faut des débats régionaux, ça ne s'organise pas depuis Paris. Les petites lignes sont petites vues de Paris, mais elles sont grandes d'un point de vue local", selon le président de la Fnaut. Sans préconiser explicitement de fermetures de lignes, le rapport Spinetta propose un audit des "petites lignes", qui mobilisent 16% des moyens consacrés au ferroviaire et transportent seulement 2% des voyageurs.

Hausse des taxes sur les carburants

La Fnaut était reçue par le Premier ministre dans le cadre de la "première phase" de concertation lancée lundi par le chef du gouvernement et sa ministre des Transports Élisabeth Borne. Pour l'association, "si l'État concentre les services publics" comme les universités ou les hôpitaux, cela implique plus de transport "et donc il faut maintenir de la mobilité".

La Fnaut a également proposé de poursuivre la hausse des taxes sur les carburants afin de financer les infrastructures ferroviaires, dont elle souhaite la poursuite du développement. "Aujourd'hui, la fréquentation ferroviaire réaugmente, à un rythme considérable de 7 à 8% par an (...) il faut aussi un peu de désir de développer le ferroviaire: si on ne fait que contracter, ça sera difficile de mobiliser l'entreprise", a souligné Bruno Gazeau.

L'association de défense des usagers a en revanche livré un satisfecit sur plusieurs points du rapport: la priorité au transport du quotidien, la confirmation de la "prééminence" de SNCF Réseau pour le réseau ferroviaire et la transformation de SNCF Mobilité en société anonyme qui "est une façon de défendre la SNCF" face à l'ouverture de la concurrence.

D. L. avec AFP