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Transports

Les VTC appelés à manifester lundi à Paris

Les VTC manifestent à nouveau lundi.

Les VTC manifestent à nouveau lundi. - Lionel BONAVENTURE / AFP

Après les actions du mois de décembre, les chauffeurs VTC poursuivent leur mouvement. Une manifestation se tiendra lundi place de la Bastille, à Paris, à l’appel des syndicats pour protester contre les abus des plateformes de réservation.

Les chauffeurs de VTC maintiennent la pression. Lundi, certains d’entre eux se rassembleront dès l’aube place de la Bastille, à Paris, pour présenter un "front commun" face aux plateformes et "alerter" sur la paupérisation de la profession, ont indiqué vendredi les organisateurs du mouvement. Une "manifestation pacifique" est prévue sur la célèbre place parisienne à partir de 6H00 lundi, à l'appel des principales organisations de chauffeurs (Unsa-VTC, Actif-VTC, Capa-VTC) et du syndicat CFDT-VTC nouvellement créé.

Le rassemblement a pour but "d'alerter sur cette paupérisation qu'est l'ubérisation, pour faire entrer le débat dans la campagne présidentielle", indique à l'AFP Sayah Baaroun, secrétaire général de l'Unsa SCP-VTC. "Le nouveau message, c'est qu'aujourd'hui on s'unit pour faire front commun", a déclaré de son côté Germain Yerbanja, secrétaire adjoint de la CFDT-VTC, évoquant un rassemblement "pour peser dans le conflit".

Les plateformes de réservation pointées du doigt

En décembre, plusieurs centaines de chauffeurs ont mené des actions, notamment aux abords des aéroports, pour protester contre la plateforme de réservation Uber. Ils l'estiment responsable de les "humilier" via une pratique tarifaire "indigne" et des "déconnexions arbitraires", les privant ainsi d'accès à la clientèle. Le gouvernement a nommé depuis un médiateur, Jacques Rapoport, qui multiplie actuellement les rencontres avec les acteurs de la profession. Ses conclusions sont attendues fin janvier.

Certaines plateformes "sont en train d'étrangler les chauffeurs", "il y a des gars qui sont à bout, endettés, au bout du rouleau", a dit Yazid Sekhri, secrétaire de la CFDT-VTC, devant la presse. Le syndicaliste a dénoncé pêle-mêle le manque de rentabilité des VTC -à moins de "travailler 18h" par jour-, l'absence de protection sociale et les déconnexions abusives. "Ce qu'on demande, c'est un geste d'Uber, ne serait-ce que le temps de la négociation, pour désamorcer la crise", précise M. Sekhri.

En octobre 2015, Uber avait baissé de 20% le tarif des courses à Paris. En décembre 2016, il a légèrement augmenté ses tarifs en France, mais a relevé dans le même temps de 20 à 25% la commission prélevée à ses chauffeurs partenaires. "Au départ ils vous font un appel du pied en disant ‘venez, investissez’, ils vous imposent des gammes de voiture, une certaine prestation. Mais le problème c'est que les conditions changent au fil du temps", sans concertation, dit le représentant CFDT. Son syndicat, comme les autres organisations de VTC, appelle les chauffeurs à se déconnecter "massivement" de l'application Uber, lundi, pour peser sur le chiffre d'affaires de la plateforme.

P.L avec AFP