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Transports

L'Etat poursuit son désengagement d'EADS

La maison-mère d'Airbus va pouvoir s'émanciper de l'influence des Etats actionnaires

La maison-mère d'Airbus va pouvoir s'émanciper de l'influence des Etats actionnaires - -

La France a annoncé, ce vendredi 26 avril, avoir vendu 2,1% du capital du groupe aéronautique européen. Cette opération doit permettre à la société de poursuivre sa transformation.

La France continue de lâcher un peu prise sur EADS. Ce vendredi 26 avril, l'Etat a annoncé avoir vendu 2,1% d'actions supplémentaires du capital du groupe aéronautique européen, soit 17,6 millions d'actions. Une seconde étape qui complète la première, du 16 avril, où 13 millions d'actions avaient été vendues.

Au total, ces deux cessions vont rapporter à l'Etat 1,19 milliard d'euros. Selon Pierre Moscovici, ce vendredi 26 avril, cela va permettre de "dégager des ressources en fonds propres pour de nouveaux secteurs de développement économique" sans donner d'avantage de précisions.

Au final, l'Etat français, qui gère sa participation à travers la société Sogepa, ne dispose plus que de 12% des droits de votes (contre 15% auparavant).

S'affranchir des Etats

Cette opération suit la feuille de route qui avait été établie par la réforme de la gouvernance d'EADS, approuvée le 27 mars dernier en assemblée générale extraordinaire.

Ce jour-ci, les actionnaires du groupe ont donné leur aval à une profonde réorganisation. Cette réforme a retiré une grande partie des prérogatives accordées aux Etats actionnaires comme l'Allemagne ou la France. En conséquence, la participation des Etats dans le capital de la maison-mère d'Airbus devait être drastiquement abaissée: 28% contre 35,5%.

Quant aux deux grands actionnaires privés: Lagardère et Daimler, qui représentait également de façon indirecte les intérêts des Etats français et allemand, ils sont, eux, sortis complètement du capital du groupe.

Au final, EADS s'émancipe des Etats. Une façon de tourner la page, après l'échec de la fusion avec le groupe de défense britannique BAE Systems.

Echec lié aux pressions des différents gouvernements qui avaient des intérêts stratégiques dans le dossier.

Julien Marion