BFM Business
Assurance Banque

Livret A: ses avantages fiscaux critiqués par le FMI

Le Livret A inquiète le FMI.

Le Livret A inquiète le FMI. - -

Dans son rapport annuel sur la France, le FMI recommande de remettre en cause les incitations fiscales dont bénéficient les livrets réglementés. Il reproche à ces derniers de nuire aux autres produits d'épargne proposés par les banques.

Le livret A est dans le collimateur du FMI. Dans son rapport sur la France publié lundi 5 août, l'institution dirigée par Christine Lagarde recommande de supprimer "les incitations fiscales et réglementaires qui entravent la collecte de l'épargne".

En fait, le FMI critique une sorte de concurrence déloyale de la part des livrets défiscalisés, c'est à dire le Livret A et le Livret de développement durable (LDD), face aux autres produits d'épargnes proposés par les banques.

Pour les experts de l'institution, ce drainage de l'épargne par le Livret A, le LDD mais aussi l'assurance-vie, conduit les banques à privilégier le marché comme source de financement pour satisfaire la demande de crédit. Ce qui constitue un risque pour les établissements français, selon le FMI.

Un risque pour la politique de la BCE

En outre, le FMI estime que "l'écart entre les taux [de ces livrets] et ceux du marché pourrait nuire aux mécanismes de la transmission monétaire". C’est-à-dire empêcher la politique accommodante de la Banque centrale européenne de produire ses effets sur l'économie. Un tel risque "pourrait se matérialiser si la BCE baisse encore ses taux". Or, plusieurs économistes s'attendent à ce que cette hypothèse prenne corps à l'automne prochain.

Au passage, le FMI estime aussi que les mesures préconisées par le rapport Berger-Lefèbvre, qui vise notamment à réorienter l'argent de l'assurance-vie vers des financements de long terme, "ajoutent une nouvelle couche de complexité et ne parviennent pas à égaliser les règles du jeu".

Le gouvernement a, en quelque sorte, déjà anticipé les recommandations du FMI. Le 31 juillet dernier, un décret est entré en vigueur, restituant aux banques 30 milliards d'euros de la collecte provenant de l'épargne réglementée. Un chiffre qui pourrait même passer à 50 milliards d'euros à l'automne prochain.

Julien Marion