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Lombardini (Free): "les opérateurs français devraient rester à quatre"

Maxime Lombardini, le directeur général de Free, était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce lundi 31 août.

Maxime Lombardini, le directeur général de Free, était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce lundi 31 août. - BFM Business

Le directeur général de Free a décrypté sur BFM Business ce lundi les résultats semestriels de l'opérateur et les enjeux de la prochaine vente aux enchères de fréquences pour lui.

Free vient d'organiser des ventes privées au cours desquelles elle bradait ses box. La guerre des prix est-elle en train de reprendre entre les opérateurs? "Est-ce qu'elle s'est jamais arrêtée?", sourit Maxime Lombardini, directeur général de Free, ce lundi sur BFM Business. "Nos concurrents ont pu l'espérer, reprend-t-il, mais nous n'avons jamais été dans un état d'esprit où on pose le stylo et on profite".

"Les prix de nos offres n'ont pas changé, que ce soit sur le fixe ou sur le mobile, mais elles se sont améliorées. Et puis de temps en temps on fait des promotions", souligne-t-il. Lors de la dernière, Free proposait l'abonnement à sa Freebox Crystal, normalement vendue autour de 30 euros par mois, à 1 euro. Une générosité qui peut nuire à la profitabilité de l'entreprise? Pas à en croire Maxime Lombardini.

Qui est le plus rentable: Air France ou Easyjet ?

"Notre chiffre d'affaires progresse beaucoup, notre rentabilité encore plus. Je vais faire une analogie avec le transport aérien. Qui est le plus rentable: les gros qui facturent cher avec peu de promotions, ou Easyjet? La compagnie offre parfois des billets à 1 euro, et c'est de loin la plus rentable et celle qui a la plus forte croissance. Quand on fait des promotions, c'est de manière très ponctuelle, et c'est une petite partie des abonnés qu'on conquiert".

Iliad, la maison-mère de Free, présentait ses résultats semestriels ce lundi. Ils attestent effectivement d'une amélioration du chiffre d'affaires, mais aussi d'une baisse de l'Arpu, un sigle qui représente le revenu par abonnés, très regardé dans le secteur des télécoms. "Pour moi le chiffre de tous les chiffres, c'est la rentabilité et le chiffre d'affaires, ceux-là croissent fortement, martèle Maxime Lombardini. C'est cela la réalité économique de notre entreprise. Pourquoi l'Arpu baisse: parce qu'on fait des promotions, un peu plus qu'avant, il n'y a pas d'effondrement, rien d'inquiétant".

"On est très pragmatiques"

L'autre dossier majeur à venir pour le secteur des télécoms, c'est la mise aux enchères par le gouvernement d'un bloc de fréquences 4G. "Dans le métier du mobile, les fréquences, c'est le carburant, d'autant plus que la data est de plus en plus présente et qu'il faut l'acheminer de manière efficace. On sera au rendez-vous de ces enchères", promet le patron d'Iliad. Mais il relativise l'importance que cet évènement peut avoir. Free a déjà obtenu d'autres fréquences dans la bande 1.800, une "bande très efficace", rappelle-t-il, qui permet à l'entreprise de disposer d'un réseau en 4G très performant.

Il est enfin revenu sur le rachat finalement avorté de Bouygues par Numericable, auquel Free aurait participé en acquérant des fréquences de Bouygues. Maxime Lombardini rappelle que son entreprise est "très pragmatique. Si on peut récupérer des fréquences et des éléments de réseau pour accélérer notre déploiement, on ne le refuse pas. Maintenant, on n'est pas des militants de la consolidation". De son point de vue, les opérateurs français sont de toute façon partis pour "rester à quatre pendant un petit moment".

N.G.