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LuckyLoc: "Les obstacles que nous avons rencontrés ne sont pas liés au genre"

Claire Cano a co-fondé LuckyLoc à l'âge de 23 ans.

Claire Cano a co-fondé LuckyLoc à l'âge de 23 ans. - Capture Youtube

A la sortie de ses études, elle a co-fondé LuckyLoc, un service de location de voitures à bas coût. Claire Cano a accepté de revenir sur son parcours pour BFMBusiness.com

Claire Cano, 25 ans, est la co-fondatrice de LuckyLoc, un site internet de location de voitures à bas coût. Il permet aux clients de rapatrier des véhicules appartenant à des loueurs de voitures pour un euro. Claire Cano a accepté d'évoquer son parcours sur BFMBusiness.com.

> L'idée de départ: un concept observé en Nouvelle-Zélande

"L'idée m'est venue pendant mon échange universitaire en Nouvelle-Zélande. Là-bas, comme aux Etats-Unis, il existe le concept de 'drive away' qui permet des locations de voitures très peu chères."

> La création: 6 mois après la fin des études

"Avec mon co-fondateur, Idris Hassim, nous nous sommes rencontrés lors de notre dernière année à HEC. Nous avons tous les deux étudié à HEC entrepreneurs, moi à Paris et lui à Montréal. A la fin de nos études, en mai 2010, nous avons décidé de créer notre entreprise. Les statuts ont été déposés en octobre, puis le site a été lancé en décembre 2010. J'avais 23 ans à ce moment-là."

> Les obstacles rencontrés: trouver des clients

"Les obstacles que nous avons rencontré ne sont pas liés au genre. Ce sont plus des difficultés que tous les dirigeants de start-ups rencontrent. Il a fallu convaincre des clients d'utiliser notre service. En effet, certains loueurs de voitures sont habitués à déplacer des voitures par lot de huit, dans des camions. Or, notre système est pour eux moins cher et plus écologique.

Aujourd'hui, il y a 200 sociétés avec lesquelles nous travaillons. Pour les convaincre, c'est un travail de tous les jours. Nous faisons beaucoup de démarchage, nous prenons notre téléphone. C'est un travail 'à l'ancienne' car nous avons remarqué que dans ce secteur, les gens ne répondent pas vraiment aux mails."

> Le financement: l'aide des incubateurs

"Assez tôt, nous avons fait appel à des incubateurs, comme Paris pionnières qui aide les entreprises qui ont au moins une femme dans leur capital. Paris pionnière favorise l'entrepreneuriat féminin en mettant notamment à disposition des locaux pas chers. Cet incubateur nous a également permis d'obtenir une subvention de la mairie de Paris.

Nous avons également, avec mon co-fondateur, investi des fonds propres, à hauteur de 15.000 euros chacun. Comme Idriss, j'ai contracté un prêt étudiant. En août 2013, nous avons aussi fait une levée de fonds en allant à la rencontre de 'business angels'. L'argus, qui fixe notamment la cote Argus, a un fond d'innovation dont on a profité à hauteur de 300.000 euros."

> Les modèles: les entrepreneurs utiles, qui ne font pas de bruit

"Lors de notre dernière année à HEC, nous avons pu assister à de nombreuses conférences avec des entrepreneurs. Beaucoup m'ont inspiré, chacun à leur manière. Il y en a tellement que je ne pourrais citer un seul nom. Il y a aussi mon père, qui a créé une entreprise informatique en Bretagne.

Mais les entrepreneurs qui m'ont le plus inspiré sont les entrepreneurs utiles, qui ne font pas de bruit, dont les entreprises ont une superbe croissance, ne font pas de levées de fonds. Le meilleur argent est celui que l'on arrive à créer."

> L'objectif: stabiliser le modèle en France

"Notre but est de stabiliser le modèle en France, cela prend beaucoup de temps. Nous lançons par ailleurs un nouveau site, Expedicar, afin de permettre aux gens de se signaler s'ils ont un véhicule à faire déplacer. Nous réfléchissons également afin de nous développer en Europe.

Maxence Kagni