SEPA: l'UFC-Que Choisir craint l'effet d'aubaine pour les banques
"Les banques sont autant avares d'informations qu'elles sont avides de tarification" voilà comment résume Alain Bazot, le président de l'UFC-Que Choisir, les craintes de son association sur le prochain passage au format SEPA, dont l'échéance vient d'être repoussée de 6 mois.
Ce nouveau règlement européen, destiné à créer un espace unique pour les virements, prélèvements et paiements par carte bancaire effectuées en euro, concerne aussi bien les entreprises que les consommateurs. Or, après avoir mené une enquête auprès d'une centaines d'établissements bancaires, l'UFC-Que choisir constate que les particuliers ont été délaissé.
"On a regardé en agence, épluché les sites internet, les brochures tarifaires ainsi que les courriers envoyés ", explique l'association. "Les affiches que l'on trouve dans les agences concernent surtout la vente des services !" regrette-t-elle.
Des listes blanches et noires
Or il est important que les consommateurs comprennent le principe du passage au Sepa : celui-ci nécessite la création d'une liste blanche, qui recense les sociétés autorisées à effectuer des prélèvements sur le compte de l'usager, comme ses fournisseurs énergies, télécoms...
Et à l'inverse, une liste noire, qui contiendra les références des fournisseurs qui ne sont pas autorisés, comme par exemple un ancien opérateur de téléphonie mobiel après rupture d'une abonnement.
Ces deux listes constituent un dispositif de sécurité, car avec le passage au Sepa, il n'est plus nécessaire de mettre en place un mandat pour autoriser le prélèvement et un autre pour le paiemnt. C'est le fournisseur seul qui effectue l'opération de prélèvement sur le compte. Ces listes sont donc un garde fous pour éviter les fraudes
"Les banques témoignent d'une légèreté blâmable. Si il y a fraude, surfacturation, il ne faudra pas se tromper de fautif. Ce n'est pas la faute à l'Europe, qui a mis en place des dispositifs de sécurité" prévient Alain Bazot.
Un coût de 40 à 60 euros par foyer
L'UFC-Que Choisir craint aussi que les banques ne profitent d'un effet d'aubaine pour multiplier la facturation de services.
Déjà un cas concret : 15 établissements du Crédit Agricole facturent des "frais d'information sur le passage d'un nouveau prélèvement Sepa.". Le seul envoi d'un courrier est facturé entre 4 euros et 8,95 euros.
Mais l'association de consommateurs craint aussi des répercussions à venir lors de la transformation des prélèvements existants. 40 % des banques facturent la mise en place de nouveaux prélèvements. Il leurs serait donc facile de ranger cette simple transformation dans la catégorie des créations pour faire payer leurs clients.
Cette mise en place artificielle pourrait coûter de 40 à 60 euros par foyer, selon le nombre de fournisseurs.