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LVMH double la "taxe carbone" de ses marques

Le fonds carbone de LVMH, lancé en 2015 lors de la COP21, a été approvisionné à hauteur de 6,7 millions d'euros en 2016.

Le fonds carbone de LVMH, lancé en 2015 lors de la COP21, a été approvisionné à hauteur de 6,7 millions d'euros en 2016. - MARTIN BUREAU - AFP

Le leader mondial du luxe a indiqué ce mercredi qu'il allait doubler la "taxe carbone interne" en 2018. Son fonds devrait ainsi être doté de 12 millions d'euros qui seront alloués à des projets liés à la protection de l'environnement.

Le numéro un mondial du luxe LVMH a annoncé mercredi qu'il doublerait en 2018 son fonds carbone interne, auquel contribuent ses 70 marques en fonction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Le groupe de Bernard Arnault - qui détient Louis Vuitton, Fendi, Céline, Givenchy ou encore Guerlain et Sephora - célébrait mercredi les 25 ans de la création de sa direction dédiée à l'Environnement.

"Il ne s'agit pas pour nous de suivre une mode plus ou moins récente, plus ou moins médiatique, mais en 1992 on était les premiers et les seuls, l'environnement n'intéressait pas grand monde", a déclaré Bernard Arnault à la presse.

La tonne de CO2 à 30 euros au lieu de 15

Le fonds carbone de LVMH, lancé en 2015 lors de la COP21, a été approvisionné à hauteur de 6,7 millions d'euros en 2016 grâce aux contributions des maisons, "taxées" en fonction des émissions de gaz à effet de serre générées par leurs activités, sur leurs sites de production comme dans leurs magasins. Les sommes récoltées ont été affectées à 28 projets dans le monde destinés à réduire l'empreinte carbone du groupe, par exemple des structures pour produire des énergies renouvelables.

Mercredi, LVMH a annoncé le doublement dès 2018 du prix de cette contribution, qui passe de 15 à 30 euros par tonne de CO2 produite. L'année prochaine, ce fonds devrait ainsi récolter quelque 12 millions d'euros, a précisé Sylvie Bénard, directrice de l'Environnement de LVMH.

Des "meilleurs standards" pour les fourrures

Les objectifs du groupe en matière de développement durable sont rassemblés au sein d'un programme baptisé LIFE (LVMH Initiatives for the Environment): il ambitionne notamment de réduire de 25% ses émissions de CO2 entre 2013 et 2020, ou encore d'améliorer d'au moins 10% "l'efficacité environnementale" de ses magasins.

Du côté des matières premières utilisées (notamment les peaux et fourrures), LVMH indique que 70% de ses chaînes d'approvisionnement répondront en 2020 aux "meilleurs standards environnementaux" en vigueur, notamment en termes de pratiques d'élevage et de bien-être animal.

Des étuis Veuve Clicquot en peaux de raisin

Le programme LIFE "couvre l'ensemble des 70 maisons et leur production, de l'approvisionnement à la vente en passant par la conception", et est "obligatoire dans le plan stratégique de chacune des marques", souligne le géant du luxe.

Mais "nos 70 maisons sont extrêmement différentes. Les objectifs sont donc différenciés", a souligné Sylvie Bénard, citant en exemple Guerlain qui a réduit le poids de ses emballages, Dior et ses parfums rechargeables, ou encore le champagne Veuve Clicquot dont certains étuis de bouteilles sont fabriqués à partir des peaux de raisin non utilisées.

LVMH, qui totalisé 37,6 milliards d'euros de ventes en 2016, emploie quelque 135.000 salariés dans le monde.

N.G. avec AFP