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Malgré des résultats en hausse, JCDecaux reste prudent pour l'avenir

JCDecaux a réalisé un bénéfice net de 80,4 millions d'euros au premier semestre

JCDecaux a réalisé un bénéfice net de 80,4 millions d'euros au premier semestre - JCDecaux

Le géant de l'affichage publicitaire français a annoncé un bénéfice net en hausse de 1,1% au premier semestre, mais un résultat brut d'exploitation en baisse, ce qui a été sanctionné à l'ouverture de la Bourse.

"Une bonne performance". Voilà comment Jean-Charles Decaux, président du directoire et co-directeur général de JCDecaux, a qualifié sur BFM Business les résultats semestriels de sa société publiés jeudi matin. Le géant de l'affichage publicitaire français a annoncé un bénéfice net en hausse de 1,1% au premier semestre, à 80,4 millions d'euros. Le chiffre d'affaires ajusté du semestre a progressé de 10,8% à 1,617 milliard d'euros, ce qui correspond à une croissance organique, à périmètre et taux de change constants, de 6,6%.

Selon Jean-Charles Decaux, cette performance s'est faite "sur à la fois tous nos segments et toutes nos géographies, (avec une) montée en puissance du digital" (notamment les faces publicitaires connectées et interactives), qui représente désormais 11,5% du chiffre d'affaires total du groupe.

Marges en baisse

Jean-Charles Decaux lui-même a reconnu un "petit bémol" dans ces résultats: une pression sur les marges liée à la restructuration de Cemusa, filiale déficitaire de l'espagnol FCC reprise pour un euro symbolique (et 27 millions de dettes), et le contrat publicitaire d'abribus gagné à Londres l'an dernier, qui exige d'importants investissements.

Le résultat brut d'exploitation de JCDecaux a donc reculé de 7,4% à 264,5 millions d'euros, ce qui donne une marge en baisse de 3,2 points à 16,4%. La marge atteint 22,4% dans le mobilier urbain, 12,6% dans les transports et 8,1% dans l'affichage traditionnel. Inférieurs aux attentes, ces résultats ont été sanctionnés à l'ouverture de la Bourse, avec un titre qui s'est enfoncé de plus de 6%.

Baisse des investissements sur le marché anglais

De même qu'il avait déjà averti que Cemusa et le contrat londonien pèseraient sur ses marges, JCDecaux avait prévenu du ralentissement de sa croissance organique, qui a atteint 10,5% au premier trimestre et 3,4% au deuxième (alors qu'il l'avait annoncée "autour de 3%"). Dans un communiqué, Jean-Charles Decaux a prédit un avenir mitigé:

"Les révisions des prévisions de croissance du PIB pour 2016 ont confirmé le ralentissement économique mondial comme nous l'avions mentionné à la fin du premier trimestre avec l'incertitude supplémentaire de l'impact du Brexit. En conséquence, nous nous attendons désormais à ce que notre croissance organique ajustée du troisième trimestre soit modérée."

Le Brexit inquiète tout particulièrement JCDecaux, alors que l'Angleterre représente son troisième marché dans le monde. "L'Angleterre entrera vraisemblablement en récession en 2017", a estimé Jean-Charles Decaux sur BFM Business, indiquant que cette nouvelle donne pourrait modifier la stratégie du groupe outre-Manche:

"Ça ne va pas fondamentalement changer notre approche du marché anglais (...) mais c'est vrai qu'on va réduire nos investissements sur le marché anglais pour voir un peu comment les choses évoluent."
Ma. G. avec AFP