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"Marseille", la série française de Netflix, racontée par son producteur

Pascal Breton, ancien producteur de "Sous le soleil", vient de créer sa propre société de production.

Pascal Breton, ancien producteur de "Sous le soleil", vient de créer sa propre société de production. - BFM Business

Pascal Breton, président de Federation Entertainment, a détaillé sur BFM Business la série que lui a commandée le géant californien.

Le 28 août, Netflix a annoncé qu'il allait produire une série française baptisée Marseille. Une production commandée à Pascal Breton, qui a détaillé le projet pour BFM Business.

"J'avais déjà en tête une série un peu politique qui se passerait à Marseille. J'étais déjà en relations avec Netflix, mais aux Etats-Unis. Je leur ai dit: 'voulez-vous que je vous pitche une série française? Voulez-vous qu'on vous développe un vrai projet ? Il y avait beaucoup de sociétés françaises qui développaient. Mais j'ai développé très vite avec le scénariste Dan Franck. On a fait un script, et ça leur a plu", a-t-il expliqué, invité d'Hedwige Chevrillon.

Scénario shakespearien

Pascal Breton, qui vient de créer sa nouvelle société de production Federation Entertainment, a esquissé l'histoire: "c'est une série sur le pouvoir à Marseille, mais aussi le pouvoir très familial. On est dans un scénario un peu shakespearien, avec des affrontements terribles à l'intérieur d'une même famille. Il y a quelques références (à la réalité), mais on n'est pas du tout dans la référence à Jean-Claude Gaudin ou à Gaston Defferre. On est assez éloignés. On n'est pas dans les affaires marseillaises. Je ne parle des problèmes avec Guerini!"

L'ancien producteur de Sous le soleil prévient: "il y a aura un peu de transgression. On est à Marseille, c'est-à-dire pas dans un milieu hyper policé... Mais ça ne sera pas non plus la série sexy et violente du marché international!"

Près d'un million d'euros par épisode

Pascal Breton, qui "espère livrer la série fin 2015", a esquissé le prix de la série: "on n'est pas du tout dans les prix américains. On est au niveau du marché français", c'est-à-dire "de 800.000 à un million d'euros pour un épisode d'une fiction française de grande qualité". Sachant que Netflix a commandé 8 épisodes d'une heure, le budget serait donc compris entre 6,4 et 8 millions d'euros...

Enfin, le producteur a expliqué la schizophrénie du service de vidéo-à-la-demande californien: "ils ne viennent même pas s'installer dans les pays. Ce sont des joueurs mondiaux. Ils n'ont de vision que mondiale. Leur stratégie, leur marketing, leur service est totalement mondial. Il faut que ça marche partout".

Mais, parallèlement, "pour la France, cela ne pouvait passer que par une série totalement française pour plaire au public français. Netflix avait donc besoin d'un savoir faire très français. Ils nous ont demandé d'être authentiquement français, dans le scénario, etc... Les acteurs seront totalement français". 

"Netflix ne cherche pas de réseaux en France"

Le producteur a assuré que cette commande n'avait "aucun rapport" avec son amitié avec Fleur Pellerin, qui n'était même pas ministre de la Culture à l'époque: "Netflix ne cherche pas à avoir des réseaux en France. Il n'y a aucun enjeu."

Enfin, Pascal Breton "pense que Netflix va aussi lancer une série en Allemagne, mais ce n'est pas encore décidé".

Jamal Henni