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UberPop s'attaque à Marseille, Nantes et Strasbourg

Bien que récemment interdit à Lille, le service qui utilise des chauffeurs non-professionnels pour concurrencer taxis et VTC, s'étend dans trois grandes villes en province, Marseille, Nantes et Strasbourg.

Très contesté, le service UberPop persiste et signe. Il part à conquête de trois nouvelles grandes villes en région.

La firme californienne ouvre son service de transport de personnes payant, qui recourt à des chauffeurs non-professionnels utilisant leur véhicule personnel, à Marseille, Nantes et Strasbourg.

"A Marseille, on ne trouve que deux lignes de métro, dans une ville de 800.000 habitants, c'est trop. C'est pourquoi on a décidé de proposer aux marseillais une nouvelle alternative de transport" vante Uber, sur son site internet, à propos de son extension dans la cité phocéenne.

Cette offensive, qui s'ajoute à Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Toulouse et Nice, déjà desservies par UberPop, aurait été préparée dans le plus grand secret par Uber, selon Le Figaro, qui révèle cette extension.

Cette nouvelle provocation s'inscrit dans un contexte très particulier. Le préfet du Nord vient d'interdire par arrêté ce service au motif qu'il représentait une "concurrence déloyale vis-à-vis des taxis et véhicules de transport avec chauffeur" (VTC)".

"Les contrôles effectués par les services de police ont mis en évidence des manquements graves de la part des adhérents à ce dispositif" expliquait la préfecture de Lille, à l'appui de sa décision d'interdiction.

L'avenir d'UberPop reste suspendu à la décision de la Cour d'Appel de Paris

La préfecture rappelait aussi à cette occasion que les chauffeurs "en charge du transport de personne doivent obligatoirement être enregistrés au registre du commerce et de l'artisanat, déclarer leurs revenus fiscaux et sociaux et disposer d'un contrat d'assurance couvrant l'intégralité des risques inhérents à cette activité".

La nouvelle offensive d'Uber correspond à sa stratégie de harcèlement juridique. La firme californienne utilise systématiquement les recours en justice pour retarder l'interdiction de certains de ses services de transport de personnes, particulièrement UberPop dont l'avenir reste incertain.

Il reste suspendu à une décision de la Cour d’appel de Paris qui a reporté en septembre 2015, son jugement concernant ce service.

En France, Uber - valorisé à quelque 50 milliards de dollars selon la presse américaine - revendique plus d'un million d'"utilisateurs réguliers" pour son application, dont 400.000 qui recourent à UberPOP.

En s'implantant des trois nouvelles villes, la firme californienne risque d'envenimer encore plus ses relations déjà très conflictuelles avec les chauffeurs de taxis et les pouvoirs publics, lesquels n'ont jamais caché leur intention de vouloir interdire ce service sur tout le territoire.

Frédéric Bergé