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Martin Bouygues :"50.000 emplois détruits dans les télécoms" depuis l'arrivée de Free

Martin Bouygues avant son audition mardi 1er juillet devant les députés.

Martin Bouygues avant son audition mardi 1er juillet devant les députés. - -

Auditionné par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, mardi 1er juillet, le patron du groupe Bouygues a fustigé le rôle joué par le gendarme des télécoms, l'Arcep, dans l'arrivée de la quatrième licence dont il estime que le "bilan est lourd".

Martin Bouygues tacle le gendarme des télécoms. Auditionné par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, mardi 1er juillet, le patron de Bouygues a jugé "choquant" le rôle joué par l'Arcep dans l'arrivée de Free sur le marché du mobile.

"Je ne conteste pas l'attribution d'une quatrième licence (…) En revanche, les conditions accordées au nouvel opérateur pour entrer sur le marché et se développer ont été catastrophiques", a-t-il assuré

"Le bilan aujourd'hui est lourd. Aucun bilan chiffré précis et exhaustif n'existe. J'estime pour ma part que sur la totalité de la filière télécoms, ce sont probablement environ 50.000 emplois qui ont été détruits", a-t-il poursuivi.

Eviter l'autodestruction du marché

"Nous avons tenté dans un premier temps de parler avec l'Arcep pour montrer que la régulation devait aussi se préoccuper d'équilibrer le marché pour éviter qu'il ne s'autodétruise", a expliqué Martin Bouygues.

Mais, a-t-il accusé, "nous avons eu en face de nous un régulateur surtout préoccupé de démontrer qu'il avait toujours raison dans ses choix, et que c'était cela le plus important".

"Qui régule le régulateur"

Martin Bouygues s'est par ailleurs dit "révolté" que le président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani, ait, quelques jours plus tôt devant la même commission, évoqué une probable poursuite de la concentration du secteur après le rachat de SFR par Numericable en avançant le nom de Bouygues Telecom comme cible potentielle. Il qualifiait le groupe d''opérateur le moins important" du marché.

"Selon quels critères le président de l'Arcep juge-t-il que Bouygues Telecom est l'opérateur le moins important ?", s'est interrogé Martin Bouygues.

"Cette décision ne revient pas au président de l'Arcep", a-t-il ajouté. Avant de s'interroger: "qui décide de quoi et en fonction de quels critères économiques ? Est-ce le gouvernement (...) ou est-ce des organismes de régulation indépendants jamais responsables, jamais coupables ? En un mot qui régule le régulateur ?". Des propos qui feront plaisir à Arnaud Montebourg, qui conteste régulièrement le rôle des régulateurs.

J.M. avec AFP