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Maurice Lévy: "j'ai préféré bousiller mon image et préserver Publicis"

Maurice Lévy a indiqué que Publicis a "des acquisitions en vue".

Maurice Lévy a indiqué que Publicis a "des acquisitions en vue". - -

Le président du directoire de Publicis était l'invité de BFM Business, ce mercredi 25 juin. Il est revenu sur l'échec de la fusion de son groupe avec Omnicom.

Le numéro un franco-américain de la publicité n'a donc pas vu le jour. Invité de BFM Business, ce mercredi 25 juin, le président du directoire de Publicis, Maurice Lévy, est revenu sur le mariage raté avec Omnicom.

Et Maurice Lévy ne s'est pas voilé la face: "bien sûr que c'est un échec. Il ne faut pas avoir peur des mots. On peut difficilement qualifier le fait de renoncer à la fusion par un succès".

Mais "il est préférable de renoncer à un projet quand on voit qu'il prend une mauvaise route plutôt que d'essayer de sauver la face", a-t-il ajouté. "Je préfère bousiller mon image personnellle et préserver Publicis", a-t-il assuré. Il a reconnu que "c'était un projet fou". "Mais il faut oser de temps en temps des projets fous".

"Une commission de synthèse d'un parti socialiste introuvable"

Revenant sur les raisons de cet échec, Maurice Lévy a expliqué que "nous sommes partis d'une idée toute bête: une fusion entre égaux".

Ainsi "ce ne sont ni les directeurs financiers,ni les montages, ni les difficultés que nous avons pu avoir avec les Chinois", qui sont à l'origine de l'échec. "Le vrai sujet a été le fait que dans l'évolution de la discussion avec nos amis d'Omnicom (...) nous étions en désaccord sur la conception du projet à l'arrivée, alors qu'au départ nous étions parfaitement d'accord", a-t-il développé.

"Celui qu'ils ont voulu appliquer à la fin était un non-modèle", a-t-il poursuivi évoquant "une commission de synthèse d'un parti socialiste introuvable". "On peut dire tout simplement que la fusion entre égaux pouvaient se traduire par une absorption de Publicis par Omnicom", a-t-il simplifié. "Ce que je ne pouvais laisser faire".

Des acquisitions en vue

Maintenant que les deux entreprises sont de nouveau concurrentes, il a assuré qu'Omnicom, après cet échec n'a "que des données publiques" sur Publicis. "Tant qu'une fusion n'est pas complétée nous ne pouvons pas échanger d'informations".

Maurice Lévy a évoqué un coût financier lié à cet échec situé entre 40 et 50 millions d'euros auquel s'ajoute "le temps perdu". "L'état-major n'a pas pu prendre un certain nombre d'autres initiatives dans la mesure où nous étions concentrés sur ce projet", a-t-il poursuivi.

Parmi les autres sujets abordés par Maurice Lévy, la question de sa succession à la tête du groupe, un sujet qui le "tient éveillé la nuit". Il a ainsi estimé que son successeur ou "[sa] successeuse" doit être "avant tout un ou une visionnaire", "quelqu'un qui est capable de voir plus loin" et pas nécessairement "un clone".

Il a également affirmé avoir "des acquisitions en vue" assurant "qu'une va être annoncée sous peu". "Nous sommes dans notre consolidation dans l'univers du numérique et notre consolidation dans les marchés émergents", a-t-il ajouté.

J.M.