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Le Medef s'attaque aux intermittents du spectacle

En 2003, la grève des intermittents avait entraîné l'annulation du festival d'Avignon.

En 2003, la grève des intermittents avait entraîné l'annulation du festival d'Avignon. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Alors que se tient, ce 13 février, une négociation sur les nouvelles règles d'indemnisation du chômage, le patronat affirme vouloir supprimer le régime spécifique des artistes et techniciens. Mais Jean-Marc Ayrault a affirmé s'y opposer.

Le dossier brûlant des intermittents du spectacle revient sur le tapis. Mercredi 12 février, le Medef a réclamé la suppression de leur régime spécifique d'indemnités chômage, dans un document transmis aux syndicats et publié par les Echos.

En pratique, le patronat souhaite aligner le régime des intermittents sur le régime général. "Rétablir l'équité" entre chômeurs passe par le respect du principe d'"indemnités chômage égales à cotisations égales", explique le document rédigé en vue de la troisième séance de négociations sur l'assurance chômage qui se tient ce jeudi.

Or les droits des intermittents "sont bien supérieurs à ceux des salariés des autres secteurs".

Le Medef propose donc "d'aligner ce régime sur le régime de droit commun", et de "demander à l'État de prendre en charge le surcoût de ce traitement plus favorable, s'il considère que cela relève de l'intérêt général".

"Une erreur", selon Ayrault

Jeudi, le Medef s'est fait renvoyer dans ses buts par Jean-Marc Ayrault. "Quant à la proposition pour les intermittents du spectacle, je déconseille au Medef de persévérer dans cette erreur", a déclaré le premier ministre sur Europe 1.

L'an dernier, le gouvernement avait répété à plusieurs reprises vouloir maintenir le régime des intermittents, ne souhaitant que l'aménager à la marge.

"Une provocation", selon les syndicats

Mercredi, la proposition du Medef avait suscité l'opposition des syndicats. "Une riposte rapide est indispensable", a déclaré la CGT-Spectacle, qui estime "urgent de rappeler les engagements pris par Michel Sapin et Aurélie Filippetti" en faveur d'un maintien du régime spécifique.

"C'est une provocation", a déclaré à Reuters la négociatrice CFDT Véronique Descacq. La réforme du régime des intermittents "doit s'envisager sur un terme plus long, et certainement pas sous la forme d'un oukaze. Là, ça va braquer tout le monde et gâcher la possibilité d'une discussion sereine sur le sujet."

Jamal Henni