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La menace du dépôt de bilan guette aussi les clubs de foot

Les clubs de Sedan et du Mans pourraient ne pas pouvoir finir la saison de Ligue 2 à cause de leurs finances.

Les clubs de Sedan et du Mans pourraient ne pas pouvoir finir la saison de Ligue 2 à cause de leurs finances. - -

Les clubs du Mans et de Sedan, qui ont jadis brillé en première division, sont en difficulté sportive mais aussi financière. Finir la saison n'est d'ailleurs pas une certitude. Dans le foot aussi, le spectre du dépôt de bilan existe.

Le football français va mal. Et les projecteurs, braqués en quasi permanence sur la Ligue 1, repoussent dans l’ombre des clubs de l’étage inférieur au bord du naufrage financier.

Dans le bas du classement de Ligue 2 flotte ainsi comme une odeur de fin de cycle, de retour à la case départ. Le Mans, Sedan, respectivement 18 et 19ème, pourraient en effet prendre l’ascenseur pour le foot amateur, d’où le retour n’est jamais garanti.

Pour éviter le dépôt de bilan, le CS Sedan doit trouver 6 millions d’euros, nécessaires au rachat et à la mise aux normes du centre d’entraînement.

La possibilité d’une "départementalisation" avait sérieusement été évoquée récemment. Mais le Conseil général des Ardennes n’a finalement pas franchi le pas. La faute à "de nouvelles contraintes", selon lui. Il a, en revanche, accepté de se porter garant à hauteur de 20%, tout comme la Région (20%), la ville de Sedan (10%) ou la CCI des Ardennes (15%). Le tout pour favoriser la reprise du club par Guy Cotret, un entrepreneur local.

"La balle est aujourd’hui dans le camp de monsieur Cotret", affirme dans un communiqué Benoît Huré, le président UMP du conseil général. Le symbole d’une certaine impuissance de la part des collectivités, qui en ces temps de baisse drastique de leurs subventions d'Etat, font ce qu’elles peuvent pour conserver quelques bijoux de famille.

Pourtant, vendredi 5 avril, coup de tonnerre. "Si on se contente de cautions alors que le besoin de financement du club est de 10 millions d'euros, on a peu de chance de déboucher sur une situation positive. C'est notoirement insuffisant. J'ai donc pris acte que les collectivités ne voulaient pas apporter de cash. La balle n'est donc plus dans notre camp", écrit Guy Cotret. Le club est dans l'impasse.

Le Mans: Vinci à l'affut

Pas le même décor, mais le même combat. Le Mans FC lutte pour sa survie. Le temps qui passe ne joue pas en sa faveur: vendredi 5 avril, la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG) a fixé un ultimatum. La finalisation de la reprise du club devra être finalisée sous huit jours.

Aujourd’hui, l’actuel propriétaire, Henri Legarda, et un groupe d’investisseurs, dont Veolia, discutent mais ne parviennent pas à tomber d’accord. En jeu, les dettes du club, estimées à sept millions d’euros.

Legarda veut bien donner ses parts, mais pas combler un déficit qui s’annonce bien supérieur en fin de saison. La mairie du Mans, elle, met la pression pour que Veolia acquière le club.

A cela, il y a une bonne raison. Une faillite amènerait en effet sur scène un autre acteur: Vinci. En construisant un stade de 25.000 places, en 2011, Le Mans a vu grand. Trop, sûrement. Un investissement de 104 millions d’euros dans le cadre d’un Partenariat public-privé (PPP), avec notamment une première en France: le recours au naming.

En cas de dépôt de bilan, Vinci cherchera évidemment à faire respecter le contrat initial qui stipule…que la ville s’engage à rembourser la somme due, à savoir 40 à 50 millions d’euros. Le contribuable manceau devrait apprécier, à un an des municipales…

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Yann Duvert