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Mercedes-Benz enlève du boulot aux robots pour le redonner aux ouvriers

Avec la multiplication des options sur les automobiles de la marque, la souplesse et la dextérité des travailleurs ont de plus en plus droit de cité sur les lignes d'assemblage de Mercedes-Benz.

Avec la multiplication des options sur les automobiles de la marque, la souplesse et la dextérité des travailleurs ont de plus en plus droit de cité sur les lignes d'assemblage de Mercedes-Benz. - Thomas Kienzle-AFP

Dans sa principale usine allemande, le constructeur privilégie les interventions manuelles de ses ouvriers, plus aptes que les robots à réaliser les finitions de ses berlines haut de gamme, en raison de la multiplication des options.

Henry Ford va-t-il se retourner dans sa tombe ? Le chantre du modèle unique d'automobile produit en masse serait surpris d'apprendre que Mercedes-Benz en raison de la multiplication des options, recourt de plus à plus à des ouvriers au détriment des robots sur ses chaînes de production.

"Les robots ne peuvent pas traiter le degré d'individualisation et les nombreuses options que nous avons aujourd'hui. Nous économisons de l'argent et préservons notre avenir en employant plus de gens" explique Markus Schaefer, à l'agence Bloomberg, le directeur de la production de l'usine de Sindelfingen, située dans le land du Bade-Wurtemberg. Devenue un argument marketing clé pour séduire le consommateur, la multiplication des options est la meilleure alliée de l'homme sur les chaînes de production.

Cette affirmation est d'autant plus emblématique qu'elle émane de la bouche d'un des directeurs de la plus grande unité de production Mercedes-Benz au monde. De ce centre de compétence mondial pour la production de voitures haut de gamme et de luxe, sortent les Classe S, Classe E, les coupés CLS et CL, notamment.

La polyvalence de l'homme, un autre atout pour Mercedes-Benz

Ainsi, pour produire la Classe E dans sa version remaniée, mise en vente en mars 2016, le constructeur prévoit de remplacer deux robots par un ouvrier ou une petite machine, afin de réaliser l'opération consistant à aligner l'affichage tête haute de la voiture, qui projette consignes de vitesse et de navigation, sur le pare-brise.

L'autre atout de l'humain tient à sa polyvalence, selon le directeur de la production de l'usine. "Avec la fabrication axée autour d'une équipe qualifiée de travailleurs, Mercedes peut changer une ligne de production dans un week-end au lieu des semaines autrefois nécessaires pour reprogrammer les robots et les modèles de changement de montage" explique Markus Schaefer.

Selon lui, les robots ne vont pas disparaître, mais ils seront de plus en plus petits et plus souples et devront fonctionner et cohabiter sur les chaînes de production en travaillant aux côtés des humains. La machine meilleure alliée de l'ouvrier ? Un sacré paradoxe que Mercedes-Benz sait apparemment très bien gérer.

Frédéric Bergé