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Michelin va supprimer 700 postes à Joué-lès-Tours

18 juin 2009 : manifestation de salariés de Michelin sur le site de Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire, contre un plan social du groupe prévoyant à l'époque 477 suppressions de postes

18 juin 2009 : manifestation de salariés de Michelin sur le site de Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire, contre un plan social du groupe prévoyant à l'époque 477 suppressions de postes - -

Michelin a annoncé lundi son intention d'arrêter de produire des pneus poids lourds sur son site de Joué-lès-Tours, en Indre-et-Loire, d'ici au 1er semestre 2015, ce qui entraînera la suppression d'environ 700 postes. « Si l'usine doit brûler, elle brûlera », menace le délégué CGT.

Michelin a annoncé lundi son intention d'arrêter de produire des pneus poids lourds sur son site de Joué-lès-Tours, en Indre-et-Loire, d'ici au 1er semestre 2015, ce qui entraînerait la suppression d'environ 700 postes.
Le géant du pneumatique veut regrouper la production de pneus poids lourds, victime selon lui de la baisse de la demande en Europe, dans son usine de La Roche-sur-Yon, en Vendée. La capacité de production de ce dernier site passerait ainsi de 800 000 à 1,6 million d'unités par an d'ici 2019 et 170 postes seraient créés.

Michelin maintiendrait 200 emplois sur site

Joué-lès-Tours deviendrait « spécialisé dans les produits appelés 'semi-finis' », précise Michelin, avec à la clé le maintien d'environ 200 emplois sur les 930 existant actuellement. 730 postes seraient ainsi supprimés. « 250 pourraient bénéficier d'un aménagement de fin de carrière » et les autres se verront proposer « deux postes correspondant à [leurs] compétences sur un autre site de Michelin en France », selon le communiqué.
Michelin veut parallèlement augmenter sa production de pneus de génie civil et agricole dans l'Hexagone, moderniser son centre de recherche et d'innovation à Clermont-Ferrand et investir en tout « environ 800 millions d'euros en France de 2013 à 2019 ».
Il va en revanche céder ses activités de fabrication de pneus poids lourds et de ventes en Algérie à la société algérienne Cevital et arrêter de fait la production de pneus poids lourds dans ce pays fin 2013. Cevital « s'est engagée à proposer à chacun des 600 salariés de l'usine un emploi dans une de ses activités dans le pays ».

« Si l'usine doit brûler, elle brûlera »

« Ce matin, il a fallu calmer les esprits, a déclaré Claude Guillon, délégué CGT, quelques minutes après cette annonce. Certains étaient prêts à mettre le feu aux pneus. Si l'usine doit brûler, elle brûlera », menace-t-il.
« Après la résignation vient la révolte. On n'ira pas à l'extérieur de l'usine, on restera dedans. Mais il y a de l'argent dans l'usine. Si Michelin n'est pas capable de négocier correctement, il y perdra plus que les salariés ne vont y perdre, a poursuivi le syndicaliste. Nous sommes déterminés. On a eu l'exemple de Poitiers (qui a fermé en 2006, NDLR) où les gens ont été maltraités, méprisés, roulés dans la farine. [A Joué-lès-Tours] nous avons un moyen de pression, l'atelier qui fait du calandrage et qui fournit 25 à 30% des usines en Europe. En bloquant cet atelier pendant une semaine, on arrêtera 25 à 20% des usines en Europe ». Le calandrage est la fabrication des nappes textiles et métalliques des pneus.
L'équipe du matin de l'usine de Joué-lès-Tours, qui embauche à 4h30, avait débrayé ce lundi matin dans l'attente de l'annonce de la direction. Implantée depuis 1961 à Joué-lès-Tours, l'usine a compté jusqu'à 4 000 salariés dans les années 1980.

La Rédaction avec AFP