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Mission Etalab : « La donnée, c’est notre métier »

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Alexis Eidelman, Directeur du projet gouvernance de la donnée auprès de l'administrateur général des données, nous donne sa vision de l’évolution de l’usage de la donnée publique.

L’ouverture des données publiques est depuis longtemps ancrée dans notre histoire, avec une première mention dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen… Elle s’est renforcée au fil du temps par différentes lois et directives. En 2011 est née Etalab, dont la mission est de coordonner l’action des services de l’Etat et de ses établissements publics pour faciliter la réutilisation la plus large possible de leurs informations publiques.

Etalab est désormais rattachée au SGMAP*, avec un administrateur général des données qui pilote, sous l’autorité du Premier ministre, la politique d’ouverture et de partage des données publiques. Depuis sa création, Etalab a mis en ligne le portail national data.gouv.fr qui permet l’accès à plus de 13.000 informations publiques gratuites et réutilisables.

Ce qui est clairement en train d’évoluer, c’est le rapport du service public à la donnée. Aujourd’hui on ne parle plus seulement d’ouverture mais de partage et de réutilisation des données. Il s’agit d’un nouveau levier d’efficacité très prometteur.

Les enjeux ne sont pas uniquement techniques : ce que nous visons, c’est l’efficacité du service public.

C’est pour cela que nous mettons l’accent sur les données à fort impact sociétal ou à fort potentiel d’innovation économique et sociale. On peut citer par exemple des initiatives sur l’anonymisation des textes de lois, facilitant leur diffusion sur internet, le recen¬se¬ment natio¬nal des équipements spor¬tifs, pouvant pointer des inégali¬tés ter¬ri¬to¬ria¬les, la surveillance des syndromes grippaux ou encore une carte exhaustive des bornes de recharge pour véhicules électriques, … toutes utilisant des jeux de données disponibles sur data.gouv.fr.

Qu’apporte la data science à cette évolution ?
L'administrateur général des données agit pour l’élaboration de projets de data science avec les administrations afin d’éclairer leurs prises de décision ou de créer de nouveaux services fondés sur l’analyse de leurs données.

La data science, c’est donner un sens métier à des données de masse. Avec toujours un même objectif : l’optimisation des services publics.

Par exemple, les sapeurs-pompiers peuvent améliorer la prise en compte des demandes d’interventions, en renforçant les équipes d’opérateurs par anticipation de périodes critiques. Là où les statistiques donnent des chiffres clés, la data science nous permet de prédire et d’agir. Demain, nous allons essayer de mieux cibler les inspections des bâtiments insalubres afin de multiplier l’efficacité de ces contrôles.

Aujourd’hui ces projets sont naissants, car c’est un domaine qui exige différents niveaux de compétences et des expertises pointues. Notre mission est justement d’accompagner les administrations en s’adaptant à leur contexte et à leur maturité. Nous leurs expliquons que notre métier, c’est la donnée dans toutes ses composantes : son histoire, sa localisation, son partage…Nous sommes amenés, pour un besoin identifié, à rencontrer plusieurs interlocuteurs : juristes, IT, innovation, métiers… Ensemble, nous sélectionnons un besoin ou un cas d’usage, nous auditons la nature et la fréquence des données disponibles, nous testons, afin de décider in fine de poursuivre si le bénéfice du projet est tangible. Cela se passe sur un cycle de 3 semaines en moyenne.

C’est dans ce contexte que nous avons conçu l’accord-cadre SGMAP de support aux administrations, dédié à la data science, permettant de lancer des expérimentations en s’appuyant sur des expertises, des méthodes et des bonnes pratiques déjà identifiées.

Alexis Eidelman, Directeur du projet gouvernance de la donnée, Mission Etalab