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Mondial 2014: beIN va gagner... un record de pertes

beINsports aurait accumulé un demi milliard d'euros de pertes en deux ans.

beINsports aurait accumulé un demi milliard d'euros de pertes en deux ans. - -

La chaîne qatarie diffuse l'intégralité des matchs de la Coupe du Monde, sans toucher au prix de ses abonnements. Depuis son lancement il y a deux ans, ses pertes atteindraient les 500 millions d'euros.

Près de 16 millions de téléspectateurs ont assisté à la victoire des Bleus dimanche 15 juin. Avec une part d'audience de 57%, la soirée a été très bonne pour TF1. Mais si vous vouliez voir la star de cette Coupe du monde, Lionel Messi, il fallait ensuite zapper sur beINsports, la chaîne de sports qatarie.

Elle diffuse l'intégralité des matchs de la compétition. Un argument de plus pour s'abonner à une chaîne qui dépense sans compter. Le gouffre financier creusé depuis son lancement en juin 2012 s'élèverait à 500 millions d'euros de pertes en deux ans.

Pour exister face à Canal Plus, la chaîne a mis les moyens. Dans le foot évidemment, avec la Ligue 1 et la Ligue des Champions, mais aussi dans le tennis, le basket, le cyclisme. En tout, rien que pour les droits sportifs, la chaîne qatarie engloutirait chaque année quelque 350 millions d'euros.

1 milliard de dette en 2016

Il faut bien sûr ajouter à cette somme les frais de fonctionnement de la chaîne qui emploie une centaine de journalistes, ses dépenses en production, et en marketing.

La facture d'ensemble s'élèverait à 400 millions d'euros par an. Et ce ne sont pas les 150 millions d'euros de recettes d'abonnements qui vont l'alléger. A ce rythme-là, en 2016, elle aurait une dette d'au moins 1 milliard d'euros.

Inacceptable pour Canal Plus, qui dénonce un "dumping". Ses dirigeants accusent les qataris de brader leur chaîne 12 euros par mois quand Canal se paie 40 euros minimum. Le revenu moyen par abonné monte même jusqu'à 48 euros par mois, soit quatre fois plus qu'un abonnement à Beinsports.

Canal Plus évoque un "acteur économiquement irrationnel", et réclame quelque 300 millions d'euros à sa rivale qatarie pour concurrence déloyale.

Thomas Sasportas