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Mondial 2014: les bons comptes de la Fifa

Sepp Blatter, le président controversé de la Fifa, était présent au congrès annuel de l'institution.

Sepp Blatter, le président controversé de la Fifa, était présent au congrès annuel de l'institution. - -

L’organisation dirigeante du football mondial a publié cette semaine son rapport financier annuel. Une fois de plus, l’institution est bénéficiaire, et conforte des réserves qui s’élèvent désormais à 1,5 milliard de dollars.

La Coupe du monde a donc débuté, affublée du traditionnel qualificatif de "fête du football". En réalité, il s’agit plutôt de la fête de la Fifa, au propre comme au figuré.

L’organe dirigeant du football mondial est en effet la cible de critiques régulières: au Brésil, où le peuple conteste une forme de diktat de l’institution et le coût exorbitant du Mondial, mais également un peu partout dans le monde, notamment pour avoir attribué l’édition 2022 dans des conditions que l'on pourrait qualifier de floues.

Pourtant, la Fifa ne s’est jamais aussi bien portée. Mercredi 11 juin, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture du Mondial, se tenait son congrès annuel à Sao Paulo. L’occasion de dévoiler son rapport financier pour 2013, qui fait état d’un bénéfice net de 72 millions de dollars. En 2012, celui-ci était de 89 millions.

1,386 milliard de dollars de recettes

Dans le détail, la Fifa a dépensé 1,314 milliard de dollars l’an passé, en engrangeant 1,386 milliard.

Les recettes proviennent en grande partie des droits TV: 630 millions de dollars pour la seule année 2013, dont 601 pour le Mondial 2014. En 2012, ils avaient déjà rapporté 553 millions à la fédération internationale. Par ailleurs, les droits marketing représentent 413 millions de dollars, dont 404 miilions pour la Coupe du monde.

Au rayon des dépenses, 560 millions de dollars ont été affectés à l’organisation de la Coupe du monde, 161 millions aux autres compétitions (Coupe des confédérations, Coupe du monde U20, etc.) et 36 millions pour dédommager les clubs qui laissent partir leurs joueurs en sélection.

Parmi les autres postes de dépenses importants, 216 millions de dollars ont servi à faire fonctionner la Fifa, tandis que 183 millions ont été dédiés aux différents programmes de développement, notamment dans les pays défavorisés.

"Faire face aux imprévus"

Ce bilan positif a pour conséquence de gonfler un peu plus les réserves de la Fifa, qui s’élèvent désormais à 1,432 milliard de dollars. Un matelas confortable qui "conditionne l’indépendance de la Fifa et sa capacité à faire face aux imprévus".

Pour cela, pas de quoi s’inquiéter du côté de son président Sepp Blatter et consorts: lors du Mondial au Brésil, la Fifa a obtenu des autorités locales de n’avoir aucune responsabilité dans le cas où un incident surviendrait. Mieux, elle pourrait demander réparation à l’Etat brésilien si elle estimait que ledit incident lui portait préjudice. On n’est jamais trop prudent…

Yann Duvert