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Mongin (RATP): "le transport public a des marges de progression considérables en Ile-de-France"

Pierre Mongin était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce 2 septembre.

Pierre Mongin était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce 2 septembre. - BFM Business

Le patron de la RATP, sur BFM Business ce mardi 2 septembre, a détaillé les défis de son groupe à la veille du lancement du Grand Paris, dans un environnement de plus en plus concurrentiel.

Pierre Mongin est parti pour rester treize ans à la tête de la RATP. Arrivé en 2006, son mandat a été renouvelé en juillet et court jusqu'en 2019. Sur BFM Business ce mardi 2 septembre, le patron de la Régie autonome des transports parisiens a listé les défis du groupe. Il va notamment de plus en plus se frotter à la concurrence, sur son marché historique, l'Île-de-France, mais aussi à l'international.

Défi n°1: moderniser une entreprise centenaire

Il faut d'abord "faire en sorte que les salariés aient une vision de claire de là où on les mène, cela prend du temps", explique Pierre Mongin.

Entreprendre une mutation du service public, est-ce justement essayer de contourner ce statut? "Ce n'est pas du tout la voie que j'ai choisie, au contraire, indique le patron de la RATP. J'ai fait en sorte que l'entreprise, dans ses caractéristiques juridiques actuelles, puisse affronter le défi mondial".

Défi n°2: conserver son marché historique

Le Grand Paris implique la construction d'un nouveau réseau de métro. "Il y aura une mise en concurrence pour savoir qui va gérer la rocade-métro autour du réseau actuel de la RATP", prévient-il. Donc "le plus gros défi des deux-trois années à venir, c'est d'être en position d'être retenu pour ce nouveau réseau de métro, parce qu'on sera les meilleurs et au meilleur coût".

Outre ce nouveau réseau, "la part des transports publics a encore des marges de progression considérables en Ile-de-France. Pas dans le centre de l'agglomération (…), mais dès qu'on s'éloigne en périphérie, 6 ou 7 millions d'habitants dont le niveau de transport public est encore très bas par rapport à d'autres grandes villes mondiales. Il y a des marchés, sur notre marché historique, à gagner".

A l'horizon, la mise en concurrence totale du réseau de bus parisien, prévue pour 2024, va représenter un nouveau challenge.

Défi n°3: se développer à l'international

"On est numéro un en Europe", assure le patron de la RATP. Le groupe opère déjà un métro en Corée du Sud, un réseau de tramway à Rio de Janeiro, et un autre à Washington DC, ou encore un de bus en Arabie Saoudite.

"17% de nos revenus viennent aujourd'hui de nos activités à l'international en mettant en valeur nos savoir-faire. Nous sommes le leader mondial du métro automatique", se félicite Pierre Mongin, qui ne compte pas s'arrêter là.

Défi n°4: se passer de subventions?

"Il n'y pas de subventions en matière de transports publics mais une aide aux usagers des transports", comme le prévoit l'Europe, nuance Pierre Mongin. "Si on doit faire payer au consommateur la totalité de nos frais de capital, nos investissements qui sont massifs, on n'est en réalité pas compétitif avec l'automobile. C'est une règle générale qui s'applique à l'ensemble de l'Europe", souligne-t-il.

Il rappelle que ces aides dépendent en outre de la qualité du service fourni par son groupe, qui doit remplir 141 critères de performance. En outre, la société ne se repose pas sur ce matelas d'argent public: "Sur les quatre à cinq dernières années, nous avons économisé 300 millions d'euros grâce à notre productivité, détaille Pierre Mongin. J'en ai rendu 100 millions au Stif. 200 millions ont été investis pour améliorer notre bilan".

N.G.