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Monsanto pourrait dire merci à Royal d'avoir mis le Roundup à l'index

Alors que Ségolène Royal cherche à interdire à la vente le Roundup, dans les jardineries ses ventes ne cessent de croître. (image d'illustration)

Alors que Ségolène Royal cherche à interdire à la vente le Roundup, dans les jardineries ses ventes ne cessent de croître. (image d'illustration) - Philippe Huguen - AFP

"Ségolène Royal continue à combattre les désherbants à base de glyphosate, comme le Roundup. Dans leurs jardineries, des professionnels constatent, eux, que cette "publicité" a entraîné une croissance des vente de ces produits."

En juin 2015, la ministre de l’Écologie a enjoint les magasins et autres jardineries a à faire disparaître de leurs rayons les produits phytosanitaires, et plus particulièrement ceux contenant du glyphosate. Une substance conçue en 1974 par la firme américaine Monsanto -principal composé de son produit phare le "Roundup"- classée "cancérogène probable" depuis mars 2015 par l’Organisation mondiale de la santé.

Mais cette injonction n'a pas eu l'effet escompté. Loin s'en faut. Selon certains professionnels du monde de la jardinerie, les annonces de Ségolène Royal ont même relancé l'intérêt des Français pour ce type de produits. Interrogé par France Bleu Armorique, le directeur d'une jardinerie située à Plérin (Côtes-d'Armor) l'affirme sans détour: "le message de la ministre (concernant l'interdiction à la vente des herbicides, ndlr) a créé un vent de panique chez les clients". Ce qui se ressent, selon lui, sur les ventes. Sans préciser les volumes réalisés par son établissement, Dominique Méheust précise que celles-ci sont "très bonnes". 

Des produits interdits à la vente... en 2019

Selon plusieurs estimations, la France se classe d'ailleurs au premier rang des pays européens ayant le plus recours aux pesticides. Chaque année, plus de 627.000 tonnes de produits chimiques sont utilisés dans l'Hexagone.

Ce volume pourrait toutefois décroître en 2019. Lorsque l'interdiction à la vente des glyphosates et autres dérivés entrera en vigueur. "Tant que le produit n'est pas interdit à la vente, on en aura" souligne Dominique Méheust avant de préciser que "le jour où il sera interdit, il sera retiré des rayons". 

En attendant, afin que la quantité de produits chimiques utilisée par les jardiniers du dimanche diminue, l'association Générations Futures renouvelle, jusqu'au dimanche 27 mars et ce pour la onzième année consécutive sa "semaine alternative pour les pesticides". Un événement annuel destiné à sensibiliser le public aux techniques de désherbage plus écologiques. 

Antonin Moriscot