Mort du PDG de Total: comment Michelin a traversé la même épreuve
L'histoire de Michelin a été rythmée par des disparitions brutales, dont l'entreprise est sortie renforcée.
D'abord en 1932 lorsque l'avion d'Etienne Michelin, cogérant de la manufacture Michelin, s’écrase au pied du Puy-de-Dôme. Cinq ans plus tard, le président de Citroën, Pierre Michelin, trouve la mort dans un accident de la route.
3 drames dans la dynastie familiale
Plus récemment, au printemps 2006 c'est une pêche au bar de ligne qui a coûté la vie à Edouard Michelin. Père de 6 enfants, il s'est noyé au large de l'île de Sein en Bretagne. Nommé patron du fabricant de pneumatiques à seulement 36 ans, il s'inscrivait dans la tradition familiale même si l'annonce de 7.500 suppressions de postes en Europe avait suscité la polémique.
Sa disparition crée la stupeur et plonge l'entreprise dans l'incertitude. Beaucoup se demandent comment la saga familiale peut perdurer sans un Michelin pour prendre la relève.
Continuité des valeurs
Pour assurer une certaine perrénité, Michelin fait le choix de rester solidement accroché à son histoire. Michelin compte 23.000 salariés français et 7 sites de production. La qualité des pneumatiques est mondialement reconnue. C'est aujourd'hui une fierté de l'industrie française. Mais son siège reste implanté à Clermont-Ferrand, là où l'histoire a commencé à la fin du XIXème siècle.
Une transition de 5 ans
Les fondamentaux n'ont donc pas changé. En revanche, la gouvernance change. Pour la première fois de son histoire, l'entreprise n'est plus dirigée par un membre de la famille fondatrice. Après une période de transition de 5 ans, où le groupe a été dirigé par un cousin des Michelin, Michel Rollier, les commandes du groupe sont données en 2011 à Jean-Dominique Sénard.
Cet ancien élève d'HEC a fait une grande partie de sa carrière chez Saint Gobain et surtout il n'est pas étranger au groupe: il a dirigé pendant 6 ans la direction financière. Il connaît donc parfaitement le fonctionnement de l'entreprise. En tant que gérant de cette commandité, il est responsable sur ses biens personnels des dettes de l'entreprise.
Les multiples crises de succession auxquelles Michelin a été confronté n'ont pas déstabilisé le groupe. Toujours numéro un mondial dans son secteur, ses résultats ont progressé de 23 % au 1er semestre.