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Transports

MoryGlobal placé en liquidation judiciaire

La liquidation judiciaire de Mory Global va entraîner le licenciement de 2.150 emplois.

La liquidation judiciaire de Mory Global va entraîner le licenciement de 2.150 emplois. - Philippe Huguen - AFP

Le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé la liquidation judiciaire de l'entreprise, ce mardi 31 mars. Une issue qui était largement attendue.

Sans surprise, le sort de MoryGlobal, le transporteur né des cendres de MoryDucros, a été scellé ce mardi 31 mars. Le tribunal de commerce de Bobigny a, en effet, prononcé la liquidation judiciaire de l'entreprise, entraînant le licenciement de 2.150 personnes.

L'entreprise poursuivra son activité jusqu'au 30 avril prochain. L'administrateur judiciaire a été chargé de "mener à bien les consultations avec les organisations syndicales" et de "procéder aux licenciements des salariés" de l'entreprise.

Cette issue ne faisait guère de doute en l'absence de repreneur sérieux du groupe, qui a encore perdu 43 millions d'euros en 2014.

"Il ne va pas être simple de retrouver du travail"

Depuis le retrait de la principale offre de reprise, qui concernait seulement 141 personnes, "la liquidation ne fait aucun doute", explique Denis Jean-Baptiste (CFTC), secrétaire du comité d'entreprise. "Maintenant, c'est sur les conditions de départ des salariés qu'il va falloir se battre".

Selon le responsable syndical, "ça ne va pas être simple de retrouver du travail. Le secteur de la messagerie est sinistré, celui du transport aussi. On a peu d'espoir de reclassement chez les confrères".

Née des décombres de Mory Ducros, placée en liquidation judiciaire début 2014, MoryGlobal n'avait repris que 2.150 salariés sur les 5.000 que comprenait le groupe, alors numéro deux français du transport routier de colis. Malgré cette réduction de voilure, la société n'a jamais réussi à trouver l'équilibre.

L'actionnaire appelé à "assumer ses responsabilités"

Estimant avoir été "roulés dans la farine", les salariés de MoryGlobal réclament un PSE au moins équivalent à celui de Mory Ducros. L'actionnaire avait accordé aux licenciés une enveloppe de 30 millions d'euros en plus du minimum légal.

Pour l'heure, Arcole Industries, l'actionnaire du groupe, est aux abonnés absents, d'après les syndicats. Selon eux, seuls 3 millions d'euros seraient prévus pour les mesures d'accompagnement (congés de reclassement, budget formation, etc.) et rien pour les indemnités supplémentaires de licenciement.

Le 26 mars, l'Etat a sommé Arcole "d'assumer ses responsabilités d'actionnaire et de contribuer au financement du PSE", accusant le groupe de ne pas avoir "redressé l'entreprise, en dépit du soutien sans précédent apporté par les pouvoirs publics".

Invité mardi de BFMTV/RMC, le Premier ministre Manuel Valls a assuré vouloir "trouver une solution pour chacun" des salariés. Le gouvernement "travaille sur un plan de reconversion des sites et surtout pour trouver des possibilités d'embauche dans le secteur", a-il ajouté.

J.M. avec AFP