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Nissan cède ses batteries électriques

Nissan a décidé de se séparer de l'entreprise lui fournissant les batteries électriques de sa Leaf. (image d'illustration)

Nissan a décidé de se séparer de l'entreprise lui fournissant les batteries électriques de sa Leaf. (image d'illustration) - Kazuhiro Nogi - AFP Files - AFP

Le pionnier de la voiture électrique dans le monde a décidé de se séparer de la société Automotive Energy Supply Corporation, fondée en 2007, qui lui fournit les batteries électriques de sa compacte Leaf.

Les véhicules 100% électriques Nissan ne seront bientôt plus équipés de batteries électriques Nissan. Le constructeur japonais vient d'annoncer la vente de cette activité au fonds privé d'investissement GSR Capital. Nissan avait fondé en 2007, avec son compatriote NEC, la compagnie Automotive Energy Supply Corporation (AESC), qui fabrique des batteries lithium-ion pour ses Leaf assemblées au Japon, ainsi que pour certains modèles hybrides (essence-électricité).

Le groupe automobile, allié au français Renault, va d'abord prendre le contrôle total de la co-entreprise en rachetant les 49% possédés par NEC et sa filiale NEC Energy Devices, avant de transférer le tout à GSR.

La transaction, qui doit être bouclée d'ici la fin de l'année, couvre aussi les sites de production de batteries de Nissan aux États-Unis, plus précisément dans le Tennesse (Smyrna), et au Royaume-Uni, à Sunderland. Des actifs situés à Oppama, en banlieue de Tokyo, sont également concernés. Les modalités financières n'ont pas été précisées.

"Améliorer la compétitivité de Nissan dans l'électrique"

"C'est une opération gagnant-gagnant pour AESC et Nissan", a commenté le nouveau PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, cité dans un communiqué. "Elle permettra à AESC de mettre à profit le vaste réseau et les investissements de GSR pour étendre sa clientèle et augmenter sa compétitivité, ce qui en retour contribuera à améliorer la compétitivité de Nissan dans l'électrique". Ce dernier aura aussi davantage de latitude pour se fournir ailleurs si besoin.

De son côté, GSR promet d'accélérer les investissements en R&D, "d'étendre la capacité de production aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Japon et d'établir de nouvelles usines en Chine et en Europe". Les effectifs seront maintenus, précise Nissan qui conserve pour sa part l'essentiel des fonctions de R&D.

Parallèlement, NEC négocie la vente au même fonds d'investissement de NEC Energy Devices, société qui développe les principaux composants des batteries, dont leurs électrodes. Le groupe d'informatique et de télécommunications aura ainsi parachevé l'abandon de ce domaine pour se concentrer sur d'autres équipements et systèmes pour les professionnels.

Les batteries au coeur de la bataille

Après leur désengagement, reste leur compatriote Panasonic, partenaire de l'américain Tesla, parmi les acteurs dominants d'un marché stratégique, les batteries étant au coeur de la bataille des constructeurs pour augmenter l'autonomie, point faible des automobiles électriques.

S'y ajoute la société GS Yuasa qui, selon le journal Nikkei, va produire en masse à compter de 2020 de nouvelles batteries lithium-ion capables de doubler l'autonomie des petites voitures électriques. Cela se ferait via une société détenue conjointement avec la maison de commerce Mitsubishi Corporation et le constructeur d'automobiles Mitsubishi Motors, dont un tiers du capital est détenu Nissan.

A.M. avec AFP