BFM Business
Services

La nouvelle vie de Bull dans le cloud

Bull, depuis sa naissance en 1931, a eu une histoire mouvementée.

Bull, depuis sa naissance en 1931, a eu une histoire mouvementée. - -

Atos a formulé une OPA amicale sur Bull, ont annoncé les deux sociétés le 26 mai. La seconde, née en 1931, est aujourd'hui une pépite du numérique français, après avoir connu des hauts et des bas.

Atos a lancé une offre publique d'achat amicale sur le constructeur informatique Bull, ont annoncé les deux sociétés le 26 mai. L'offre du premier valorise le deuxième à 620 millions d'euros. La transaction a été approuvée par les deux actionnaires principaux de Bull, Crescendo Industries et Pothar Investments, et à l'unanimité par les deux conseils d'administration. Aucun plan social n'est prévu en France.

Atos a été alléché par les compétences de Bull dans la cyber-sécurité ou le traitement des données à très grande échelle, autrement appelé le "big data". La française est aujourd'hui une référence dans ces domaines. Elle est aussi un vétéran du secteur. Selon la légende, le mot "informatique" aurait été inventé par un ingénieur de la société.

Au tout début de son histoire, dans les années 30, le groupe qui compte aujourd'hui plus de 9.200 salariés ne fabriquait que des ordinateurs. Il a depuis connu une histoire chahutée.

Quasi-faillite en 2000

Considéré un temps comme l'IBM français, en croissance exponentielle au début des années 80, il est nationalisé en 1982. Mais sous la tutelle publique, Bull accumule les pertes.

Principalement à cause du rachat du constructeurs de PC portables Zenith Data Systems, qui se révèle être un gouffre financier. Son capital sera rouvert au public dans les années 90, sa privatisation totale s'achevant en 2004.

Dans les années 2000 justement, nouveau coup dur: l'entreprise, frappée de plein fouet par la bulle internet, passe à un cheveu de la faillite.

Controverse en Libye

Le groupe a encore fait parler de lui en 2011, pour une controverse. Une de ses filiales, Amesys, est soupçonnée de "complicité de torture" pour avoir aidé le dictateur libyen Mouammar Kadhafi à espionner et censurer l'internet libyen. L'affaire prend une telle ampleur que Bull se sépare finalement de cette branche en 2013.

Aujourd'hui, Bull revendique 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires, et 11,2 millions d'euros de bénéfices. Une manne générée par des activités aussi diverses que les data centers, les gammes de serveurs et des systèmes de sécurité informatique pour les entreprises.

Il est aussi un spécialiste de "l'extreme computing", ces supers ordinateurs capables de procéder à un milliard de milliard d'opérations par seconde.

N.G.