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Nouvelles révélations sur les dépenses de Mathieu Gallet

Le jeune PDG a un recours intensif aux consultants

Le jeune PDG a un recours intensif aux consultants - Bertrand Guay AFP

Selon le Canard enchaîné, le patron de Radio France, dans ses précédentes fonctions à la tête de l'INA, a dépensé 125.000 euros pour refaire son bureau, et 1,2 million d'euros en frais de conseil. Mathieu Gallet a indiqué qu'il allait porter plainte pour "propos diffamatoires".

Cela devient un feuilleton. Pour la troisième semaine consécutive, le Canard enchaîné publie des révélations sur les dépenses engagées par Mathieu Gallet. L'hebdomadaire, après s'être penché sur ses dépenses à Radio France, examine ce mercredi 1er avril les factures de même nature validées par le PDG dans son poste précédent, à la tête de l'INA (Institut national de l'audiovisuel) de 2010 à 2014.

Le jeune PDG a ainsi dépensé 125.000 euros pour décorer et rénover ses deux bureaux, l'un au siège de l'INA à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) et l'autre dans une antenne de l'INA à Paris.

Mise en concurrence?

Toujours selon l'hebdomadaire, il a dépensé pour 1,2 million d'euros en frais de conseil, dont 800.000 euros sans mise en concurrence. Ce dernier point est démenti auprès de l'AFP par la porte-parole de Mathieu Gallet, qui affirme que tous les contrats ont été passés "selon les procédures en vigueur", mais refuse de commenter les montants. Un peu plus tard la direction de Radio France a indiqué que Mathieu Gallet allait porter plainte contre le Canard enchaîné, dénonçant des "propos diffamatoires" et des "informations mensongère".

L'hebdomadaire cite six cabinets de conseils, dont trois n'étaient pas connus jusqu'à présent: Euro RSCG, Bernard Spitz Conseil et Chrysalis.

Missions à l'utilité discutable

Les autres étaient déjà connus, de même que les missions effectuées. Ainsi, Opinion Way (dont Denis Pingaud était alors vice-président exécutif) s'est vu commander en 2011 une étude sur "l'image de l'INA et l'audience de son site internet", indiquait la porte-parole de Mathieu Gallet il y a un an.

Lorsqu'il pilotait l'Ina, le jeune PDG a aussi confié en 2013 à Publicis Consultants "une mission d’audit sur la présence de l’INA sur les réseaux sociaux", toujours selon sa porte-parole. 

En outre, le groupe de consulting allemand Roland Berger fut chargé de réfléchir à la stratégie et à la gouvernance. Un autre allemand, Simon Kucher, a planché sur les nouveaux tarifs de vente d'archives de l'INA. Le français Ipsos fut mandaté sur les documentalistes, et Empreinte Humaine s'est occupé des ressources humaines...

La nouvelle patronne critique

Ce recours intensif à des prestataires privés a été vivement critiqué par le nouveau PDG de l'INA, Agnès Saal: "Les consultants, ce n'est pas mon truc. Sur la stratégie ou la réorganisation, j'ai les idées claires. Et je ne suis pas une fanatique des changements d'organigramme. (La réduction des consultants) va être une source d'économies non négligeable", assurait en octobre le successeur de Mathieu Gallet. 

Jamal Henni