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Orange en discussions pour mettre le pied en Iran

L'opérateur de télécoms français envisagerait d'entrer au capital de MCI, un opérateur majeur de la république islamique. Les négociations pourraient aboutir à un accord commercial d'ici quelques mois.

Le groupe français de télécommunications Orange est en discussions préliminaires pour entrer au capital du plus grand opérateur iranien de téléphonie mobile, MCI, affirmait mercredi le Wall Street Journal (WSJ) en citant des sources proches du dossier. Des informations que BFM Business est en mesure de confirmer. Si l'opération se concrétisait, ce serait la première fois qu'une entreprise occidentale prend une participation dans une grande société iranienne depuis la levée des sanctions liées au dossier nucléaire.

L’approche d’Orange est prudente mais les ambitions sont bien là. Concrètement, dans un premier temps, "dans un délai de quelque mois", Orange espère signer un partenariat technique et commercial avec MCI. "C’est une mission d’exploration", explique à BFM Business une source proche du dossier.

Un marché au fort potentiel

L’enjeu est de mieux cerner ce marché iranien encore méconnu et d‘identifier les risques liés aux sanctions contre Téhéran, qui sont en train d’être levées. Ensuite, "dans un délai de 2 ou 3 ans" poursuit cette source, l’entrée au capital de l’opérateur iranien pourrait être envisagée, "après avoir levé ces interrogations".

L’Iran, et ses 80 millions d’habitants, est un marché au potentiel énorme pour les opérateurs occidentaux. Le mobile y est largement répandu, 30 millions d'Iraniens sont déjà équipés d’un smartphone, mais il reste beaucoup à faire. Le réseau mobile 2G est bien développé, mais la couverture 3G n’est pas encore complète et la 4G n’existe pas.

Par ailleurs, deux tiers des foyers iraniens sont raccordés à l’internet fixe. Quant à MCI, il s’agit d’un acteur de premier plan dans le pays: l’opérateur détient 60% du marché mobile et a été valorisé à plus de 4,3 milliards de dollars en 2015. L’entreprise est cotée à la Bourse de Téhéran, mais est encore détenue à 90% par l’État iranien.

"L’appétit est mutuel"

Si d’autres groupes qu’Orange sont sur les rangs, "l’appétit est mutuel", affirme une source proche du dossier, d’autant que l’opérateur français est déjà présent dans plusieurs grands marchés du Moyen-Orient, comme l’Egypte et la Jordanie. Orange est, en outre, déjà présent en Iran par l’intermédiaire de Sofrecom, une filiale du géant français spécialisée dans le conseil et l’ingénierie télécom.

Simon Tenenbaum, édité par A.R.