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Marché du travail: les jeunes confiants malgré la crise

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Témoignages d'étudiants et de jeunes diplômés sur leur vision de la crise et du marché du travail.

Sacha, étudiant à l’ESCE

La crise me fait peur, car je sais que les entreprises ont tendance à licencier les derniers arrivés. Pour trouver du travail, un diplôme bac+5 est nécessaire, mais pas suffisant. Un tel diplôme permet de postuler à quasiment toutes les offres, mais il faut aussi être motivé, savoir se vendre, avoir déjà des expériences –ce que m’apporte ma formation en alternance.

Travailler à l’étranger ne me poserai pas de problème, c’est même un souhait. Une telle expérience est valorisante. Surtout, la France n’est pas assez dynamique actuellement, et les impôts y sont trop élevés.

En revanche, je ne projette pas de créer une entreprise juste après l'obtention de mon diplôme, contrairement à beaucoup de jeunes diplômés qui sont atteints par cette mode des start up. Beaucoup ne semblent même pas passionnés par leur projet, ou avoir réfléchi à la pertinence de leur concept. Certains le font pour se valoriser socialement. D’autres pour devenir riches, mais ce n’est pas réaliste, car 90% des start up échouent, et l’entrepreneur est ensuite plombé par cet échec.

Pierre, étudiant à l’Epita

Je sais bien que la crise est là. Mais je sais aussi que les diplômés de l’Epita trouvent forcément un travail.

Mon objectif est de créer mon entreprise, et je travailler déjà sur un projet d’agrégateur. Ce n’est pas pour devenir riche. Je veux animer une équipe et être mon propre chef. Je ne supporterais pas de recevoir certains ordres.

Hélas, les entrepreneurs ne sont pas assez aidés en France et payent trop d’impôts. Donc j’hésite à créer ma société à l’étranger.

David, étudiant à HEC en majeure entrepreneur

Je ne pense jamais à la crise. Un diplômé d'HEC trouve généralement un travail sans difficultés. A ma connaissance, aucun de mes camarades de promotion n'a de mal à en trouver.

Je veux créer mon entreprise. Cela n'a aucun rapport avec la crise. Je veux apporter une innovation, créer les services de demain. Ensuite, j'aime faire les choses à ma manière. Je ne suis pas assez docile pour travailler dans une grande entreprise, et je ne veux pas subir une hiérarchie. Enfin, créer son entreprise est aussi un moyen de gagner de l'argent rapidement, même si je sais bien qu'on ne réussit pas toujours.

J'ai découvert aussi la solidarité entre entrepreneurs, les plus expérimentés aidant les jeunes de manière désintéressée et plutôt amicale. Mais pour en bénéficier, il est important de rester en France, donc je pense créer mon entreprise ici, même les contraintes fiscales ou législatives sont plus importantes.

Erwan, étudiant à l’Epita

Je ne me suis jamais inquiété de la crise, qui épargne plutôt le secteur informatique. Il n’y a pas de problème pour trouver du travail dans ce secteur.

Après l’Epita, j’aimerai obtenir un second diplôme en finance pour travailler dans ce domaine. J’aimerai aussi créer ma start up. J’aimerai faire ce que j’ai envie de faire, être mon propre chef, suivre un processus du débat à la fin, et ne pas être un petit rouage d’une grande organisation. Gagner de l’argent n’est pas ma motivation principale : la majorité des entrepreneurs ne deviennent pas riches.

Je n’envisage pas de partir à l’étranger : on arrive très bien à créer son entreprise en France.

William, directeur général de Work'in Paris

J'ai été diplômé de l'ECE Paris en 2011.

J'adore entreprendre, et mon objectif est de créer mon entreprise un jour si une opportunité intéressante se présente.

Après mon diplôme, je n'ai pas vraiment cherché dans de grands groupes, car j'ai tout de suite voulu travailler pour des start ups, où je pouvais plus exprimer mes capacités. J'ai d'abord travaillé pour une start up, Casual C, qui a hélas déposé le bilan au bout d'un an. Ensuite, j'ai fait des missions de conseil pour des start ups, afin de les aider à améliorer leur performances opérationnelles.

Bastien, acheteur média junior chez My Media

Quand j’avais 8 ou 10ans, je rêvais de devenir humoriste ou président de la République, puis agent immobilier. J’ai donc fais des études commerciales. J’ai voulu éviter de faire une école de commerce, où l’on paye fort cher un diplôme et un réseau. J’ai préféré faire un DUT techniques de commercialisation.

Tout le monde me disait que la communication était un secteur bouché. Cela me faisait peur bien sûr, mais je ne me voyais pas travailler dans un secteur que je n’aimais pas. J’ai fait une licence professionnelle ‘métiers du média planning’ à l’IUT Michel de Montaigne (Bordeaux III). L’IUT nous promettait des perspectives d’emploi à la sortie, en assurant que c’était un des rares secteurs de la communication qui embauchait.

Et finalement, je n’ai pas trop galéré à la sortie. On m’a proposé un CDI au bout d’un mois. Certes, j’ai du quitter à regrets Bordeaux pour monter sur Paris. Mais je pense qu’un jeune peut trouver du travail aujourd’hui s’il est très motivé et qu’il s’en donne les moyens !

Jérôme, manager en audit chez Mazars

J’ai compris très tôt l’importance de faire des études afin de pouvoir choisir le métier que j’exercerai. Cela m'a été inculqué très tôt par mes parents, qui m'ont poussé à faire des petits boulots pour me montrer la valeur de l'argent et des études.

Je suis rentré aux Mines de Saint Etienne en 2006. Je n'ai pas eu de difficultés pour trouver des stages. J'ai choisi de faire mon stage de fin d'études chez PWC. A la fin de mes études en 2009, on me proposait plusieurs postes: l'un chez PWC, l'autre chez Mazars, et enfin un VIE chez Alstom. Je n'ai donc pas eu de difficultés pour trouver mon premier poste, avec un salaire au même niveau que les promotions précédentes.

Parmi mon groupe d’amis, un seul étudiant a mis 3 ou 4 mois pour trouver du travail. Mais je pense que nous avons été la dernière promotion à ne pas ressentir la crise. Cela a été plus difficile pour la promotion d'après. Aujourd’hui, la pression du marché est plus importante: les candidats sont très nombreux, et il est plus difficile de se démarquer.