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Paris-Sydney en 50 mn, le projet fou d'Elon Musk avant d'aller sur Mars

Alon Musk veut proposer des vols en fusée pour relier différents points de la Terre.

Alon Musk veut proposer des vols en fusée pour relier différents points de la Terre. - SpaceX

Le patron de SpaceX a dévoilé le vaisseau spatial qu'il compte utiliser pour aller sur Mars. Avec cette fusée, il compte aussi révolutionner le voyage sur terre. On pourra se rendre n'importe où en moins d'une heure pour le prix d'un billet de classe éco.

Paris-Sydney en 50 minutes. Voilà l'avenir du voyage sur Terre selon Elon Musk. Le président de SpaceX vient en effet de révéler que sa société travaillait sur un concept de fusées dédiées au transport sur Terre, l'occasion de sa conférence de presse sur ses ambitions martiennes 

"Si nous construisons ces engins pour aller sur Mars et sur la Lune, pourquoi ne pas les utiliser pour se déplacer sur Terre?", a expliqué Elon Musk avant de dévoiler cette vidéo présentant son projet.

L'idée est simple: il s'agit d'utiliser le vaisseau-fusée surnommé BFR (pour Big F***** Rocket) développé par la société et capable d'emporter 100 passagers au-delà de l'atmosphère terrestre pour les déplacer d'un point à l'autre du globe. Comme on peut le voir sur la vidéo, les passagers sont emmenés jusqu'au pas de tir, la fusée décolle, le vaisseau se détache une fois qu'il est sorti de l'atmosphère et se déplace à 17.000 miles par heure (plus de 27.000 km/h!) vers son point de destination avant d'entrer à nouveau dans l'atmosphère pour se poser. Durée du voyage? 39 minutes entre New York et Shanghai, 32 minutes entre Londres et Los Angeles et donc 50 minutes entre Paris et Sydney.

L'idée, explique Elon Musk, c'est de pouvoir relier n'importe quel coin sur le globe en moins d'une heure. Un projet fou pour l'heure totalement théorique et qui n'est pas sans poser de nombreuses questions? D'abord celle du prix. Qui pourra s'offrir de tels vols? Musk assure qu'il n'en coûtera pas plus cher qu'un billet de classe éco pour le même trajet sur une compagnie aérienne classique. Après tout, le projet étant pour l'heure une simple idée, autant faire rêver en annonçant un prix abordable. Il faut tout de même rappeler que les fusées de SpaceX sont réutilisables. Après la séparation d'avec le vaisseau, elle retourne se poser sur sa plateforme de lancement. C'est ce qui permettrait de rendre potentiellement le projet commercialement viable.

Et quid du confort d'un tel voyage? Si l'accélération d'une fusée est progressive, les astronautes subissent tout de même des accélérations de 4 G, ce qui signifie qu'ils supportent quatre fois leurs poids au moment du décollage. Musk ne s'est pas vraiment épanché sur le sujet, mais il assure que le voyage sera agréable quand la fusée aura quitté l'atmosphère: " ce sera lisse comme la soie, il n'y aura pas de turbulences, rien" promet-il.

En tout cas, son concept rappelle celui de l'avion Antipode de Charles Bombardier ou cet avion-fusée d'Airbus dévoilé il y a quelques mois. Si ces projets très futuristes en sont encore à leurs balbutiements, les avions supersoniques commerciaux pourraient en revanche eux bientôt faire leur retour. La start-up Boom créée par un ancien d'Amazon a en effet annoncé en juin dernier avoir déjà engrangé 76 commandes (dont une une de la compagnie Virgin Atlantic) pour son petit avion supersonique qui mettra Sydney à moins de 7 heures de... Los Angeles. 

Mais si Elon Musk veut révolutionner le voyage terrestre, cela ne constitue pour lui qu'une étape avant la colonisation de Mars. Car c'était là le principal sujet de sa conférence de presse. La fusée "BFR" dévoilée cette nuit a surtout pour objectif de transporter des humains coloniser la planète rouge. Persuadé que la planète Terre est condamnée, le milliardaire américain prévoit d'envoyer progressivement jusqu'à 1 million de Terriens sur Mars. Et ce, dès 2024. Des colons charges de préparer, à terme, l'arrivée du reste de l'humanité condamnée à fuir leur planète devenue invivable.

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- © SpaceX
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco