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Le patron d'Orange s'en prend à la Commission européenne

Stéphane Richard, le PDG d'Orange, a violemment fustigé la politique de la concurrence de la Commission européenne, lundi 22 juillet.

Stéphane Richard, le PDG d'Orange, a violemment fustigé la politique de la concurrence de la Commission européenne, lundi 22 juillet. - -

Dans un entretien au Figaro, lundi 22 juillet, Stéphane Richard estime que la politique de concurrence menée par Bruxelles a provoqué "beaucoup de dégâts" dans le secteur des télécoms.

Les perquisitions menées par la Commission européenne dans les locaux d’Orange, le 11 juillet dernier, sont vraisemblablement restées au travers de la gorge de Stéphane Richard.

Dans un entretien au Figaro, lundi 22 juillet, le PDG de l’opérateur s’en prend violemment à Bruxelles, qu’il accuse d’avoir fait "de la concurrence sauvage l'alpha et l'oméga de la politique économique".

"Depuis vingt ans, Bruxelles ne sait faire qu'une seule et unique chose: de l'antitrust. Bruxelles semble ne pas comprendre que le monde a changé, que nous ne sommes plus les anciens monopoles historiques depuis longtemps mais que nous sommes plongés dans un monde ultra concurrentiel", fustige le dirigeant.

Selon lui, "dans le transport aérien, l'énergie, les télécoms, Bruxelles fait de la concurrence sauvage l'alpha et l'oméga de la politique économique. Cette idéologie a provoqué beaucoup de dégâts".

La politique de l'UE "fait le jeu des Asiatiques"

Cette politique a "déjà largement fait le jeu des Asiatiques en mettant en oeuvre une régulation visant uniquement à baisser les prix et en mettant sous pression les équipementiers et fabricants européens comme Alcatel ou Nokia", affirme Stéphane Richard, récemment confirmé dans ses fonctions par le Conseil d’administration d’Orange.

Il prévient par exemple qu'une nouvelle baisse des prix des appels passés depuis l'étranger (roaming), réclamée par l'UE, affecterait son groupe. Cela "représenterait une perte sèche pour Orange de 300 millions d'euros de marge", estime-t-il.

La Commission européenne "complice d'un acteur américain"

Concernant les inspections surprise de la Commission européenne dans les locaux de plusieurs groupes de télécommunications européens dont le sien, l'Allemand Deutsche Telekom et l'Espagnol Telefonica, Stéphane Richard s’emporte :"c'est la quatrième fois depuis que je suis à la tête du groupe que les autorités de concurrence mènent ce type d'opération. Difficile de ne pas y voir une forme d'acharnement".

L'UE soupçonne ces opérateurs d'avoir enfreint les règles européennes en matière d'abus de position dominante dans un conflit avec l'américain Cogent.

"Il est stupéfiant que la Commission se fasse ainsi la complice d'un acteur américain contre des entreprises européennes qui emploient et investissent massivement en Europe. Aux Etats-Unis, la réciproque ne risque pas d'arriver", conclut-il.

Y. D.