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Paul Morlet: "c'est n'importe quoi le marché des lunettes, on se fout de vous!"

Paul Morlet, fondateur de "Lunettes pour tous", était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce 26 mai.

Paul Morlet, fondateur de "Lunettes pour tous", était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce 26 mai. - -

Le fondateur de l'enseigne "Lunettes pour tous", a décrypté sur BFM Business son concept de lunettes à moins de 10 euros en moins de dix minutes, ce lundi 26 mai.

Paul Morlet veut révolutionner le secteur de l'optique. A 7h45, ce lundi 26 mai, sur le plateau de BFM Business, le fondateur de l'enseigne "Lunettes pour tous", s'enthousiasme, s'exclame, puis dénonce avec énergie les abus du marché de l'optique.

Celui qui a ouvert jeudi sa première boutique, à Paris, décrit son concept, "unique au monde", selon lui. Le principe: "des lunettes à moins de dix euros en moins de dix minutes". En moyenne, les prix qu'il propose divise de 10 à 15 le prix de marché. Autour de "30 à 35 euros", vous repartez avec "du très haut de gamme".

Chez les concurrents, "les moins chères du marché sont à 49 euros". Eux aussi proposent des forfaits low cost, "mais ils sont avec des verres non-traités, qui se rayent". Quant aux progressifs, les verres les plus chers du marché, "on est à 29 euros. Cela divise de 9 à 10 les prix du marché, voire de 15 pour les plus chers".

Le jeune businessman, 24 ans au compteur, réfute pourtant le qualificatif de low-cost. "Nous avons une très belle boutique de 300 mètres carré, 40 vendeurs en CDI, une machine unique en Europe, on délivre en 10 minutes, les lunettes sont de super qualité. Où est le low cost? On fait une marge de 50%, largement, et s'il faut baisser les prix, on les baissera encore".

Des verres fabriqués au même endroit que les grandes marques

Il s'emporte contre le manque de transparence sur le marché de l'optique: "vous voulez des paires progressives, cela peut aller jusqu'à 1.200 euros à Paris. Puis on vous dit que vous rajoutez 1 euro, vous en avez deux de plus. Alors combien ça vaut? 1.200 euros, ou 1.200 divisé par trois?"

Lorsque vous entrez dans leur boutique, les opticiens "ne vous demandent pas votre ordonnance mais votre carte de mutuelle. C'est facile de vendre dans ces conditions: on adapte la facture au budget du client. Aucun client ne paie le même prix pour ses lunettes".

Selon lui, les opticiens peuvent s'enrichir en ne vendant que "trois paires par jour, qu'à des gens aux cheveux blancs, des progressifs. C'est n'importe quoi ce marché. On se fout de vous. Le client à l'impression de ne pas payer ses lunettes, mais pour sa mutuelle, il raque 80 euros par mois".

Selon l'Ipsos, il y a 2 millions de Français qui "renoncent totalement aux soins optiques tous les ans". "50 millions de personnes portent des lunettes". Pourtant, il ne s'en vend que 13 millions de paires par an, "sachant qu'ils sont censés en changer tous les ans", s'indigne Paul Morlet.

Quant à la qualité des verres, ils "sont fabriqués au même endroit que ceux de nos concurrents, en Corée du sud, et nos montures sont faites en Chine. Dans nos cartons, on reçoit les marques Persol, Ray-Ban, des marques de verre très connues quand les Coréens s'embrouillent dans les cartons".

Son business est en tout cas promis au succès. "On a vendu plus de 300 paires de lunettes en une journée samedi", assure-t-il.

N.G. et BFM Business