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Pauline Laigneau (Gemmyo): "Le fil rouge de mon podcast est de décrypter les clés du succès"

Pauline Laigneau a lancé son podcast La crème de la crème

Pauline Laigneau a lancé son podcast La crème de la crème - DR

Pauline Laigneau a fondé sa marque de joaillerie en ligne, Gemmyo, à 28 ans. Sept ans plus tard, elle se lance un nouveau défi et imagine un podcast, La crème de la crème, dont le premier épisode est sorti en février.

Vous êtes une trentenaire à la tête d’une entreprise de 30 salariés, rentable depuis un an… Ça ne vous suffit pas?

Je crois à quelque chose: l’énergie appelle l’énergie et les projets appellent les projets. Gemmyo c’est mon entreprise, elle me passionne et je suis toujours heureuse d’aller au bureau le matin. Mais mon métier, c’est d’avoir des idées. Et discuter avec des personnes que j’admire me stimule. Avec ce podcast, je veux permettre à mes auditeurs d’entendre de précieux conseils et les inspirer.

Pourquoi ce nom, “La crème de la crème”?

Le fil rouge de l’émission est de décrypter les clés du succès d’une personne. Mes invités sont la crème de la crème dans leur domaine. J’ai par exemple invité Roxanne Varza qui dirige Station F, l’incubateur de start-up de Xavier Niel. Pour les prochaines émissions je devrais recevoir un pilote d’avion, une nutritionniste… Ils évoluent dans des milieux très variés. J’aime aussi leur faire parler des moments pénibles, montrer l’envers du décor. Quand quelqu’un a du succès, on a souvent l’impression que ça a été facile alors que non. C’est aussi enrichissant.

Visuel du podcast
Visuel du podcast © DR

Quel invité vous a le plus marqué?

Le premier est toujours émouvant. J’avais choisi Hélène Legastelois (Mon Blog de Fille), l’une des premières blogueuses beauté en France. Ce n’est pas une tête d’affiche mais elle est suivie par une communauté de passionnés. Nous nous étions retrouvées chez moi, un dimanche. Je n’avais pas encore le matériel adéquat, nous étions mal installées... Maintenant je suis davantage rodée!

Dans un épisode, vous évoquez une timidité très handicapante, qui vous empêchait de lire un texte en classe… Comment vous êtes-vous guérie?

Le chemin fut long (rires). Je suis une introvertie qui aime les gens. Petite, c’était très difficile et ça m’a joué des tours. Mes parents pensaient même que je ne parlerai jamais ! J’ai décidé de prendre le taureau par les cornes. J’ai fait du théâtre, pris des cours de débat... Il y a peut-être des gens naturellement doués pour parler en public mais ce n’était pas mon cas. Il faut travailler, se faire aider et ne pas penser que c’est insoluble.

Le podcast est un milieu en plein essor et très féminin.

En France oui. J’ai découvert les podcasts grâce à Siham Jibril de Generation XX qui donne la parole à des femmes entrepreneures car elle m’avait invitée. Le podcast est un média très intime. Il a encore de beaux jours devant lui car c’est un format qui permet d’avoir de la liberté et d’exploiter les sujets en profondeur. Mes émissions durent parfois une heure car je ne fais aucun montage. J’aime que l’auditeur puisse entendre toute la conversation. Ca me fait aussi gagner du temps, et il est précieux car je me consacre à l’émission le soir et le week-end uniquement.

Contrairement à d’autres, comme Lauren Bastide dans son émission “La Poudre” vous avez fait le choix de donner aussi la parole à des hommes.

J’adhère à un féminisme d’ouverture vers la mixité. La vraie victoire, c’est quand on ne fera plus la différence entre les hommes et les femmes. Je ne veux pas me cantonner à au genre féminin car il y a plein de personnalités masculines très intéressantes et ce serait dommage de ne pas les entendre. Jacob Abbou par exemple est un homme d’affaire qui, à 75 ans, est toujours à la tête de 50 entreprises. C’est un personnage incroyable avec une vraie expérience à partager.

Dans le quatrième épisode, vous êtes seule face au micro et répondez aux questions des auditeurs.

De nombreuses personnes me demandaient de partager mon expérience, de leur donner des conseils… Dans mon podcast, je ne me mets pas vraiment en scène. Mais c’est vrai que j’ai un parcours qui peut être intéressant. J’ai créé Gemmyo à 28 ans, j’ai maintenant 30 employés, l'entreprise est rentable…

Vous avez monté une start-up ou une entreprise?

A sa création, Gemmyo était une start-up. Maintenant c’est une PME, même si je ne trouve pas ce terme très sexy. La start-up est une entreprise en général tech qui a une croissance très forte et très rapide. C’était notre cas au début mais ça s'est stabilisé, Gemmyo est désormais rentable. Par ailleurs, nous avons toujours été un peu à l’écart du milieu des start-up. Le secteur de la joaillerie n’est pas tech. Je dis souvent que nous sommes une start-up mais dans l’avenir je nous vois plus comme une marque, une entreprise durable.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech