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Periscope cartonne en France grâce aux polémiques

"La France est devenue l'un des premiers marchés de Periscope, boosté par les polémiques: celle de la vidéo où l'on voit un joueur du PSG insulter son coach, ou celle liée au direct de François Hollande agrémenté de commentaires haineux."

La France est devenue l'un des premiers pays utilisateurs de Periscope, selon le dirigeant de cette plateforme de diffusion de vidéos en direct qui a beaucoup fait parler d'elle ces dernières semaines après une série de polémiques. "La France est désormais l'un de nos plus gros pays, ce qui n'était pas le cas il y a encore quatre semaines", s'est réjoui Kayvon Beykpour, cofondateur et dirigeant de cette application rachetée l'an dernier par Twitter.

C'est sur Periscope que le footballeur du PSG Serge Aurier a insulté son entraîneur Laurent Blanc mi-février au cours d'un échange vidéo avec des fans, dérapage qui lui a valu une mise à l'écart du groupe professionnel. Quelques jours plus tard, un jeune détenu de Béziers se filmait en cellule sur Periscope, alors que les téléphones sont interdits en prison.

Des commentaires injurieux et moqueurs

L'application, en tête des téléchargements en France, a refait parler d'elle début mars, lorsque le service de communication de l'Elysée a dû interrompre prématurément la retransmission d'un déplacement du Président. En cause: la pluie de commentaires moqueurs ou injurieux apparaissant en direct avec la vidéo.

"Periscope fait désormais partie de l'écosystème français. C'est important de venir y rencontrer les utilisateurs", a estimé Kayvon Beykpour, basé à San Francisco, de passage à Paris. La plateforme revendique plus de 10 millions d'utilisateurs dans le monde mais ne donne pas de répartition par pays. Selon Kayvon Beykpour, ce succès repose sur l'interaction que permet la plateforme (les utilisateurs peuvent commenter en direct) et sur l'aspect "authentique et sans filtre".

Fidéliser les clients

Interrogé sur la concurrence de la plateforme Facebook Live, qui propose également de la vidéo en direct, le dirigeant s'est montré confiant: "Quand on s'est lancé, on savait que nous n'étions pas les premiers et que nous ne serions pas les derniers. On ne va pas avoir peur à chaque lancement, cela prouve l'intérêt pour ce marché".

La priorité de la plateforme est pour l'instant la fidélisation des utilisateurs. Pour cela, l'équipe réfléchit à des outils pour améliorer la diffusion vidéo (avec par exemple des filtres ou une plus grande finesse pour les interactions...)

Elle développe également un outil de détection d'image, pour pouvoir affiner la recherche, mais aussi vérifier ce que les utilisateurs diffusent et mieux réagir en cas d'infractions à sa politique (contenus à caractère sexuel, diffusion de contenus dont les droits appartiennent à un autre...)

N.G. avec AFP