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Perquisition à l'Audiovisuel extérieur de la France

Le siège d'Issy-les-Moulineaux a été perquisitionné mardi matin

Le siège d'Issy-les-Moulineaux a été perquisitionné mardi matin - -

La justice enquête sur des irrégularités lors de passation de contrats sous la direction d'Alain de Pouzilhac, irrégularités découvertes par l'Inspection des finances.

Les rebondissements ne sont pas terminés à l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF), la holding qui regroupe France 24, RFI, MCD et TV5. Une perquisition a été menée mardi 19 mars au matin au siège d'Issy-les-Moulineaux.

Cette fois, la justice enquête sur la gestion de l'AEF sous Alain de Pouzilhac, PDG de 2008 à 2012. Selon un mail interne cité par l'AFP, cette perquisition a été menée après un signalement auprès du parquet de Nanterre de l'inspection générale des finances (IGF).

En effet, l'IGF, dans un rapport paru en 2011, avait constaté "plusieurs irrégularités" concernant "des contrats passés ou des versements réalisés par l'AEF". Ainsi, "des prestations ont fait l'objet de paiements en l'absence de contrat". En outre, "certains marchés soumis à obligation de mise en concurrence ont été attribués en l'absence de mise en concurrence préalable". Enfin, "certains contrats n'ont pas été transmis au contrôle général économique et financier, ou dans certains cas, postérieurement à la signature des contrats".

Multiples irrégularités

Le détail de ces irrégularités avait été dévoilé par Le canard enchaîné et Challenges.

Un première problème concernait les émetteurs de la radio arabophone MCD dans plusieurs pays arabes. Selon l'IGF, le coût de l'émetteur aux Emirats arabes unis "paraît anormalement élevé": il s'élèverait à 650.000 euros par an. Pour cet émetteur, comme pour ceux en Irak, en Libye et au Liban, l'AEF aurait fait appel à un intermédiaire, Frédéric Domont (ex-journaliste à RFI), qui toucherait pour cela 320.000 euros par an.

Second problème: l’attribution sans appel d’offre d’un marché de prestations juridiques au cabinet d'avocats Bersay & Associés, où travaille le fils d’Alain de Pouzilhac. Pour cela, l'AEF avait dû rompre en 2009 ses relations avec Norton Rose, le cabinet utilisé durant les deux années précédentes.

Dernier problème: l'attribution d'un marché de promotion Internet du site de France 24 à LSF Interactive, "après un appel d’offres jugé biaisé", indique Challenges. A noter que le patron de LSF Interactive n'est autre que Jacques Hérail, directeur financier d'Havas lorsque l'agence de publicité était dirigée par Alain de Pouzilhac...

Dans son mail interne, la nouvelle direction de l'AEF indique: "faisant suite aux remarques de l'IGF, la société s'est mise en conformité avec la règlementation européenne en octobre 2012, avec la mise en place d'une commission d'appel d'offres, à laquelle participe un représentant du contrôle général économique et financier".

Jamal Henni