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Pétrole: l’Argentine va indemniser Repsol après son expropriation

L'exploitant pétrolier argentin YPF a été renationalisé en 2012 par Cristina Kirchner.

L'exploitant pétrolier argentin YPF a été renationalisé en 2012 par Cristina Kirchner. - -

Buenos Aires s'est engagé à payer 5 milliards de dollars de compensation à Repsol après avoir repris le contrôle des parts du pétrolier espagnol dans la filiale YPF, qui assure l'exploitation du pétrole en Argentine. Cette dernière avait été privatisée en 1999.

Un an et une guerre juridique plus tard, le gouvernement argentin va finalement indemniser le pétrolier espagnol Repsol après avoir nationalisé sa filiale YPF. Buenos Aires a annoncé, ce mardi 26 novembre, avoir conclu un accord de principe avec Repsol.

Cet accord de principe "implique la fixation du montant de l'indemnisation et son paiement en espèces, et que les deux parties annulent les actions juridiques en cours", a annoncé le ministère argentin de l'Economie. Le montant est fixé à 5 milliards de dollars, soit 3,7 milliards d'euros.

Cet accord doit encore être ratifié par le conseil d’administration du groupe pétrolier espagnol, mercredi 27 novembre. L'action de Repsol prenait plus de 4% après l'annonce, à l'ouverture de la Bourse de Madrid.

Renationalisation après la privatisation

L’affaire remonte à 1999. A l’époque, le gouverneur de la province riche en pétrole de Santa Cruz, Nestor Kirchner, soutient la privatisation d’YPF, l’exploitant national de pétrole. Repsol se porte candidat et acquiert 97% de la compagnie pétrolière. Mais début 2012, le gouvernement argentin souhaite reprendre la main sur YPF.

Buenos Aires exproprie alors Repsol, et récupère 51% de la filiale. Le pétrolier espagnol ne possède plus que 57,4% des parts, car il en a revendu au conglomérat argentin Petersen.

Repsol décide de porter plainte contre cette renationalisation devant la Banque mondiale. Le groupe espagnol réclame 10 milliards de dollars de compensation.

De son côté, le gouvernement argentin justifie sa décision par un manque d’investissements dans le pétrole national alors que le pays devait importer des quantités importantes d’hydrocarbures. En 2011, la facture pétrolière du pays atteignait ainsi près de 9,5 milliards de dollars.

Audrey Dufour avec AFP