Petroplus: Murzuq Oil vise un retour à la rentabilité d'ici 3 ans

Le Libyen, qui a déposé une offre de reprise conjointe avec le suisse Terrae International, assure avoir une stratégie durable et rentable pour la raffinerie de Petit-Couronne. Il prévoit de gagner 1,5 milliard d'euros d'ici 3 ans.

Murzuq Oil lève un coin du voile sur ses ambitions concernant la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime), pour lequel il a déposé une offre de reprise conjointe avec Terrae International. Son patron, Mabrouck Jomode Elie Getty, affirme avoir "une stratégie durable pour cette raffinerie", dans un entretien au Bulletin de l'industrie pétrolière (BIP) publié ce lundi 11 mars.

La raffinerie de Petit-Couronne serait alimentée avec "un mixte de pétrole brut, du libyen et du russe, plus lourd, avec lesquels la raffinerie pourra devenir rentable en trois ans", après des investissements d'"environ 150 millions d'euros pour sa remise en production la première année et 300 millions d'euros pour la rendre profitable durant les trois années suivantes".

La production de gazole et de bitumes de Petit-Couronne et des raffineries libyennes serait écoulée en France où il y a "une forte demande" tandis que l'essence partirait vers l'Afrique."Nous estimons pouvoir gagner 1,5 milliard d'euros en 3 ans. C'est une stratégie très rentable", a-t-il estimé.

Il est également revenu sur l'entretien qu'il a eu avec Arnaud Montebourg jeudi dernier. "Nous n'avons pas demandé au ministre de contribution du Fonds Stratégique d'investissement (FSI), car nous n'en avons pas besoin", a-t-il expliqué. "Sauf si l'intersyndicale de la raffinerie le souhaite, auquel cas nous accepterons".

Un transfert de savoir-faire en Libye

D'un point de vue social, Murzuq Oil s'engage à conserver les 470 employés. Ils deviendront tous "actionnaires à hauteur de 5% par le biais d'une nouvelle convention collective, afin qu'ils s'en sentent responsables", a déclaré Mabrouck Jomode Elie Getty.

"Je vais demander que durant les travaux, les quelque 350 salariés qui n'y participeront pas soient en formation à temps partiel, pris en charge par les services publics, comme le demande l'intersyndicale". Certains d'entre eux pourraient "éventuellement (être) mis en disponibilité pour former nos ingénieurs en Libye", a-t-il ajouté. Il a rappelé que Murzuq Oil était propriétaire de concessions de pétrole et de gaz en Libye.

Sa stratégie vise en particulier à effectuer un transfert de "savoir-faire français" de Petit-Couronne vers les raffineries du groupe en Libye, dont l'exploitation n'est plus confiée à des groupes étrangers.

"A ce titre, nous souhaiterions que, via un contrat, des ingénieurs de Petroplus en retraite ou qui n'interviendront pas sur le chantier de remise en route, ou encore qui seraient mis à cette occasion en disponibilité, forment des ingénieurs libyens", a-t-il relevé.

Depuis l'abandon de la société égyptienne Arabiyya Lel Istithmaraat International, il ne reste que 3 offres en lice pour la reprise du site de Petroplus, dont l'activité doit en principe s'arrêter le 16 avril.

CC avec AFP