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AstraZeneca refuse la nouvelle offre de Pfizer

Pfizer a été éconduit deux fois par AstraZeneca.

Pfizer a été éconduit deux fois par AstraZeneca. - -

Le groupe pharmaceutique britannique a estimé, vendredi 2 mai, que la nouvelle offre de Pfizer de 106 milliards de dollars était "inadéquate". Il l'a donc rejeté "sans hésitation".

Jamais deux sans trois. Une nouvelle fois, le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca a rejeté, ce vendredi la nouvelle offre de rachat de 106 milliards de dollars du géant américain Pfizer.

Après consultation de ses actionnaires, le groupe américain avait en effet proposé 63 milliards de livres (106 milliards de dollars ou 77 milliards d'euros), contre 58,5 milliards auparavant, pour mettre la main sur son concurrent, a-t-on appris ce vendredi 2 mai.

Cette nouvelle offre valorise AstraZeneca à plus de 50 livres par action, comme annoncé par l'agence Bloomberg la veille.

Pfizer, le numéro un américain de la pharmacie, avait dit lundi avoir déjà été éconduit à deux reprises par AstraZeneca et les investisseurs et analystes spéculaient depuis sur une offre améliorée.

Deux rejets d'AstraZeneca

En vertu de la réglementation boursière britannique, Pfizer avait jusqu'au 26 mai pour annoncer son intention de soumettre une offre en bonne et due forme ou renoncer à son projet.

John Boris, analyste chez SunTrust Robinson Humphrey, relèvait ainsi qu'AstraZeneca avait rejeté l'offre initiale de 58,8 milliards de livres en déclarant qu'elle sous-valorisait "très significativement" l'entreprise.

"S'ils prennent la peine de mettre un 'très' devant, c'est qu'ils veulent dire en réalité : 'Revenez me voir avec une offre plus élevée'", estimait-il.

Des motifs fiscaux

Le titre AstraZeneca, qui avait bondi de 14,38% lundi après que Pfizer a annoncé son intérêt pour le groupe britannique, a gagné 3,24% jeudi avant les dernières informations, pour terminer à 48,15 livres à la Bourse de Londres. Depuis le début de la semaine, l'action a pris plus de 18%.

L'action Pfizer a au contraire viré à la baisse en réaction à la dépêche de Bloomberg et cédait 0,67% à 31,07 dollars vers 19h00 à Wall Street.

L'acquisition d'AstraZeneca, lui-même issu de la fusion du suédois Astra et du britannique Zeneca en 1999, permettrait à Pfizer de se renforcer dans les traitements contre le cancer mais aussi de se domicilier fiscalement au Royaume-Uni, où les taux d'imposition sont plus bas. Le groupe américain a accumulé des milliards de dollars de bénéfices à l'international qu'il veut éviter de rapatrier aux Etats-Unis où ils seraient lourdement taxés.

J.M. avec agences