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Philippe Marini tire à boulets rouges sur Google

Pour Philippe Marini, Google est "en train d’évincer bon nombre de sociétés françaises présentes sur internet"

Pour Philippe Marini, Google est "en train d’évincer bon nombre de sociétés françaises présentes sur internet" - -

Le président UMP de la commission des finances du Sénat, invité de BFM Business, ce mercredi 3 avril, a accusé le moteur de recherche "d'évincer des sociétés françaises", présentes sur Internet.

Une fois de plus, les oreilles de Google ont dû siffler. Le sénateur UMP Philippe Marini a étrillé le moteur de recherche, ce mercredi 3 avril. Invité de l'émission Le Grand Journal, le président de la commission des finances du Sénat a notamment critiqué l’accord signé entre le Californien et la presse française: "on ne comprend ni le statut juridique de cet accord, ni la manière dont il va fonctionner".

Surtout, il a fustigé ces "acteurs américains qui sont en train d’évincer bon nombre de sociétés françaises présentes sur internet". "Il y a des sites qui ont été déréférencés du jour au lendemain et qui ont perdu toute valeur, suite à un comportement discriminatoire de Google".

A nouveau, il a plaidé pour la taxe qu’il veut imposer aux régies publicitaires sur Internet, en instaurant, pour ces sociétés, une obligation de déclaration. "Il est possible de créer un tel régime déclaratif, j’ai consulté les commissaires européens", a assuré le sénateur. Et ce dernier suggère d’"aller au-delà, en créant une obligation de représentation fiscale. Cela se plaide".

Déplacer le débat vers l'opinion publique

Une fois ces obligations adoptées,"si Google répond par des informations tronquées ou insuffisantes, on déplacera le débat vers l’opinion publique. L’important est de culpabiliser ces multinationales, car elles ne peuvent se développer qu’avec une opinion positive auprès du public. Le jour où le public se rendra compte que ces multinationales ne sont pas toute belles, tout gentilles, mais des machines à profits…"

Le sénateur a souligné que l’opinion publique britannique était devenue sensible au thème de l’évasion fiscale : "il y a eu des mouvements de foule à Londres devant les Starbucks", qui ne payaient pas d’impôts outre-Manche.

En conclusion, Philippe Marini a appelé le Sénat à voter, jeudi 4 avril, sa proposition de loi instaurant cette taxe Google, et non à la renvoyer en commission comme le recommande le gouvernement, mais aussi la commission des finances. Il attend le discours que tiendra la ministre déléguée au numérique, Fleur Pellerin, lors du débat, mais "craint qu’elle n’en dise pas beaucoup plus demain qu’il y a deux semaines… Or le temps presse".

Jamal Henni et Julien Marion