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Pierre Louette: "il n'est pas facile de faire payer les géants du web "

Pierre Louette s'est également pris à la politique menée par Bruxelles.

Pierre Louette s'est également pris à la politique menée par Bruxelles. - -

Le directeur adjoint d'Orange et président de la Fédération Française des Télécoms était l'invité de BFM Business, ce jeudi 24 octobre. Alors qu'un sommet européen consacré au numérique débute ce même jour, il est revenu sur la situtation des opérateurs.

Un sommet européen consacré à l'économie numérique s'ouvre, ce jeudi 24 octobre, et se poursuivra jusqu'à vendredi.

Invité de BFM Business ce jeudi 24 octobre, Pierre Louette, le président de la Fédération Française des Télécoms (FFT) et directeur général adjoint d'Orange, s'est réjoui: "C'est la première fois que cela se passe, cela montre qu'une prise de conscience a eu lieu".

Il a ensuite détaillé les demandes du secteur européen des télécoms. "Nous voulons moins d'asymétrie fiscale et de financement avec les géants du web", a-t-il expliqué en référence aux Google, Facebook et autres Amazon. "Sinon ce que l'on va faire c'est une Europe formidablement ouverte à l'entrée d'acteurs qui ne financent pas les réseaux, qui ne paient pas d'impôts sur le terrain et qui ne créent pas beaucoup d'emplois", a-t-il argué.

La fin du roaming

Il a toutefois reconnu qu'il "n'est pas facile de les faire payer". Mais, selon lui, il s'agit d'une nécessité pour financer les réseaux, car "tout ce que le Conseil européen va dire pendant deux jours est que sans bons réseaux bien développés, rien ne pourra se passer dans le domaine du numérique."

Par ailleurs, "on demande beaucoup aux opérateurs télécoms, notamment de financer des dizaines de milliards d'euros de réseaux dans l'avenir. C'est leur métier. Mais, dans le même temps, on envisage un package inventé par Madame Kroes (Neelie Kroes, la commissaire européen en charge du numérique, ndlr) qui leur enlève beaucoup de revenus soit disant pour favoriser l'investissement", a-t-il dénoncé.

Il a plus précisément regretté la fin du roaming, c'est-à-dire les surcoûts de communication lié aux appels et SMS passés et reçus dans un autre pays de l'Union européenne. Bruxelles a décrété, en septembre dernier, la fin de ces frais à l'horizon 2015. Une décision qui prive les opérateurs "de centaines de millions d'euros de revenus".

"En retard sur tout"

Enfin, comme son collègue Gervais Pellissier, il a évoqué le problème de la politique de concurrence européenne qui, selon lui, favoriserait le consommateur au détriment du réseau,132 opérateurs étant présents en Europe, contre 123 aux Etats-Unis.

"Nous avons des prix bas, mais collectivement nous ne sommes pas en avance sur la 4G", a-t-il avancé avant d'affirmer que selon les Américains "nous sommes, en Europe, en retard sur tout". "Et Madame Kroes semble reprendre le chemin" qui a mené à cette situation".

J.M.