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Placé en liquidation judiciaire, le cirque Pinder annule ses spectacles

Le chiffre d'affaires du cirque Pinder est passé de 7,5 millions d'euros en 2014 à 5,2 millions d'euros en 2017. (image d'illustration)

Le chiffre d'affaires du cirque Pinder est passé de 7,5 millions d'euros en 2014 à 5,2 millions d'euros en 2017. (image d'illustration) - Bertrand Guay - AFP

Le cirque Pinder, institution fondée en 1854, a été placé en liquidation judiciaire à sa demande en raison de difficultés financières.

Créé en Angleterre et établi en France depuis le début du XXe siècle, le cirque Pinder (détenu par le comédien Jean Richard dans les années 70) a été placé en liquidation judiciaire le 2 mai par le tribunal de commerce de Créteil.

"Les mois de mars et avril ont été catastrophiques, on ne pouvait pas continuer comme ça", a indiqué Gilbert Edelstein, PDG de Promogil, la société d'exploitation du cirque. "C'est moi qui en ai fait la demande", a-t-il poursuivi, en affirmant que le chiffre d'affaires de sa société était passé de 7,5 millions d'euros en 2014 à 5,2 millions en 2017.

Forte baisse du nombre de spectateurs 

Pour expliquer cette chute, Gilbert Edelstein, qui est aussi le président du Syndicat national du cirque, a mis en avant "une grosse défection du public de scolaires". Selon lui, en trois ans, le cirque Pinder est passé de "450.000 à 100.000 spectateurs scolaires par an". Autres raisons avancées, "la crise économique" et le contexte post-attentats, à cause duquel "les gens ne veulent pas aller là où il y a de la foule".

Gilbert Edelstein a en revanche assuré que ces difficultés n'étaient pas dues aux attaques des militants opposés à l'utilisation des animaux sauvages dans les cirques. Une question qui fait polémique ces derniers mois. 41 pays ont interdit les animaux sauvages dans les cirques, dont 19 en Europe.

En France, 65 communes ont pris des arrêtés pour interdire l'installation de cirques possédant des animaux, avait indiqué l'association de défense des animaux PETA en novembre, après la mort à Paris d'une tigresse qui s'était échappée d'un cirque et avait dû être abattue. La ménagerie du cirque Pinder (une centaine de salariés) compte 50 animaux.

Les prochains spectacles annulés, sauf à Paris 

"Au cirque, c'est l'itinérance qui coûte cher", a précisé Gilbert Edelstein. "Un cirque, c'est avant tout une entreprise de transport, puis de montage/levage, puis de publicité, puis de spectacle. Le public ne le sait pas, mais sur une place à 10 euros, le spectacle ne représente qu'un euro", a-t-il dit en estimant à 20 à 30.000 euros par jour les frais liés à l'itinérance (essence, assurances, etc.).

 "Si le ministère de la Culture ne nous aide pas, ce n'est pas la peine de reprendre la route", a-t-il poursuivi, en assurant que le cirque Pinder donnerait tout de même ses spectacles à Paris de novembre à fin janvier. En revanche, les prochains spectacles prévus en province ont dû être annulés.

Selon Gilbert Edelstein, ce genre de difficultés touche également d'autres institutions du cirque traditionnel comme Bouglione, Gruss et Medrano.

A.M. avec AFP