BFM Business
BTP

Plan logement: les professionnels sont sceptiques

Le plan d'urgence sur le logement a été présenté ce jeudi 21 mars

Le plan d'urgence sur le logement a été présenté ce jeudi 21 mars - -

François Hollande a présenté, ce jeudi 21 mars, un plan d’urgence sur le logement. Mais les premières réactions des professionnels du secteur sont pour le moins mitigées.

Sortir de la crise du logement grâce à 20 mesures. Voilà ce qu’a annoncé, ce jeudi 21 mars, François Hollande. Dans son plan d’urgence, le Président prévoit notamment de baisser de 7% à 5% la TVA sur les logements sociaux, mettre en place une aide de 1.350 euros pour les rénovations thermiques, ou encore de ne pas instaurer de nouvelles normes pendant deux ans.

Des mesures fortes qui, pourtant, ne satisfont pas tous les acteurs du secteur. Ainsi, François Bertière, PDG de Bouygues immobilier déclare à Reuters: "c'est bien qu'il y ait une prise de conscience de l'urgence de prendre des mesures pour relancer le logement. Sur les mesures, il y a un catalogue que je trouve extrêmement peu précis, il y a beaucoup d'annonces qui vont dans plutôt dans le bon sens, mais on est encore dans le domaine des bonnes intentions sauf pour la TVA du logement social".

Pour Jean-Louis Borloo, président de l’UDI, et ancien ministre en charge du logement, les déclarations du chef de l'Etat ne sont qu’une simple opération de communication. "Alors que le président de la République estime qu'un choc de confiance en matière de logements est nécessaire, considère-t-il qu'il faut juste abaisser la TVA à 5 % sur le logement social et formuler quelques annonces navrantes, improvisées et, qui plus est, non chiffrées!"

Et il ajoute: "relancer la construction de logements sociaux n'implique pas qu'un abaissement de la TVA mais doit absolument s'accompagner d'une obligation de vendre 100.000 logements sociaux avec une décote de 30% pour les locataires qui le souhaitent".

"Les mesures d'urgence vont dans le bon sens, mais ne suffisent pas pour arriver à 500.000 logements rénovés" par an d'ici 2017, l'objectif du gouvernement, a estimé à l'AFP, Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot (FNH).

Benoist Apparu, député UMP, ancien ministre du Logement, a lui présenté cinq contre-propositions qui visent à "réduire massivement les coûts de production et investir dans les secteurs où cela est nécessaire", comme par exemple "suspendre l'application de normes de construction pour 3 à 5 ans" ou "réduire la taille des logements". Pour lui, "réduire le taux de TVA pour le logement social (...) est une mesure inefficace".

Des avis positifs

Néanmoins, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du batiment (Capeb) est, elle, plutôt satisfaite. "Le cap donné vers la rénovation thermique des logements va dans le bon sens. Ces orientations étaient très attendues par les entreprises. Si toutes les mesures du plan sont appliquées effectivement et rapidement, alors le secteur peut espérer des pertes d'emplois moins importantes que prévues".

Enfin, pour la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Delphine Batho, le plan et notamment le volet sur la rénovation thermique est "une première étape concrète, qui doit être efficace, qui doit déclencher la décision de faire des travaux pour les familles, et elle sera complétée ultérieurement par des dispositions réglementaires et de nouveaux systèmes de financement".

Diane Lacaze