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Pollution: l'Allemagne dénonce Fiat Chrysler à Bruxelles

Fiat Chrysler se retrouve au coeur d'une polémique.

Fiat Chrysler se retrouve au coeur d'une polémique. - Marco Bertorello - AFP

L'Allemagne a alerté la Commission européenne de l'utilisation par le constructeur d'un dispositif illégal concernant les émissions polluantes de voitures diesel.

L'Allemagne a envoyé à la Commission européenne une lettre dénonçant l'utilisation par le constructeur Fiat Chrysler (FCA) d'un dispositif illégal concernant les émissions polluantes de voitures diesel. Selon des tests menés par la KBA, l'agence fédérale de l'automobile, sur quatre véhicules du groupe FCA, le système de filtration des émissions polluantes se désactive après 22 minutes, peut-on lire dans un courrier du ministère allemand des Transports daté de mercredi. Ce sont deux minutes de plus que la durée standard d'un contrôle antipollution.

Par ailleurs, le niveau d'oxyde d'azote, hautement polluant, rejeté dans l'atmosphère ressort parfois entre 9 et 15 fois supérieur au niveau autorisé. Cela "fournit la preuve de l'utilisation d'un dispositif non permis", ajoute le ministère dans sa lettre. D'après une source gouvernementale, les véhicules concernés sont de modèle Fiat 500x, Jeep Renegade et Fiat Doblo.

En mai déjà, le ministère des Transports, auteur de la lettre, avait découvert des irrégularités chez le fabricant italo-américain, dans le cadre de la commission d'enquête sur les émissions polluantes mise sur pied après la révélation de la tricherie du constructeur allemand Volkswagen. La KBA a donc souhaité poursuivre ses tests, selon le courrier.

"Trouver une solution"

Interrogé par l'AFP, le ministère allemand des Transports n'a pas souhaité faire de commentaires. Dans le courrier, il demande à la Commission européenne de "mener des consultations appropriées avec les autorités italiennes pour trouver une solution" alors que ces mêmes autorités, contactées par l'Allemagne, ont nié le problème, arguant que le dispositif mis en place servait à protéger le moteur.

Fin mai, des informations de presse allemandes sur des conclusions similaires de la KBA avaient fait chuter le cours de l'action Fiat Chrysler Automobiles à la Bourse de Milan. L'enquête menée par le ministère allemand des Transports a mis au jour en avril des irrégularités concernant 16 marques automobiles, allemandes et étrangères, mais a aussi laissé beaucoup de questions en suspens.

Une commission d'enquête parlementaire, mise en place début juillet, souhaite notamment établir le rôle de Berlin dans le scandale des émissions polluantes.

En septembre 2015, le groupe Volkswagen avait avoué avoir installé sur 11 millions de véhicules dans le monde un logiciel truqueur capable d'abaisser les émissions du moteur diesel pendant un contrôle antipollution, afin de les faire passer pour moins polluantes qu'en réalité.

D. L. avec AFP