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Pollution masquée: Daimler accusé d'avoir fait comme Volkswagen

Le constructeur automobile allemand "aurait pendant presque une décennie, de 2008 à 2016, vendu en Europe et aux États-Unis des voitures avec un niveau d'émissions polluantes élevé et non autorisé".

Le constructeur automobile allemand "aurait pendant presque une décennie, de 2008 à 2016, vendu en Europe et aux États-Unis des voitures avec un niveau d'émissions polluantes élevé et non autorisé". - Wolfgang Kumm - AFP

Le constructeur automobile allemand aurait, comme Volkswagen, manipulé des moteurs pour qu'ils paraissent moins polluants. Un million de véhicules, parmi lesquels plusieurs modèles de Mercedes, pourraient être concernés.

Daimler aurait manipulé deux types de moteurs pour les faire paraître moins polluants lors des contrôles, dans une démarche semblable à son compatriote Volkswagen et qui pourrait concerner un million de véhicules, affirment plusieurs médias allemands. "L'entreprise de Stuttgart aurait pendant presque une décennie, de 2008 à 2016, vendu en Europe et aux États-Unis des voitures avec un niveau d'émissions polluantes élevé et non autorisé", écrit, dans son édition de jeudi, le quotidien Süddeutsche Zeitung, qui a collaboré avec les chaînes régionales NDR et WDR.

Ces trois médias ont pu consulter le document d'enquête qui a entraîné le déclenchement des perquisitions ayant eu lieu en mai dans une dizaine de locaux de Daimler en Allemagne. Selon ce document, "les voitures et petits utilitaires, sur lesquels les mesures d'émissions polluantes auraient été manipulées, sont équipés de moteurs OM 642 et OM 651", poursuit la Süddeutsche Zeitung. Au total, environ un million de véhicules pourrait être concernés. Ces moteurs sont notamment utilisés dans différents modèles de Mercedes, indique le journal.

Rechercher des "documents probants"

Les perquisitions réalisées en mai visaient à rechercher des "documents probants et matériels de stockage de données" pour étayer l'enquête ouverte en mars et visant des employés de Daimler pour des soupçons de "fraude" et de "publicité mensongère" sur les niveaux de pollution réels des véhicules.

Le principe serait du même ordre que celui de Volkswagen, dont le trucage de onze millions de voitures a été découvert en septembre 2015: un système de réduction des émissions pollutions ne se met en route qu'au moment des contrôles officiels, et reste éteint quand les voitures sont sur les routes.

Selon le document consulté par les trois médias, l'enquête vise seulement deux personnes, ayant travaillé dans le développement de logiciels pour la motorisation diesel. Aucun membre du directoire n'est concerné. Les autorités judiciaires américaines ont aussi des comptes à demander à Daimler. Le constructeur fait face outre-Atlantique à une série de plaintes en action collective en liaison avec une prétendue publicité mensongère sur les rejets de gaz polluants de ses véhicules diesel.

D. L. avec AFP