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Portugal Telecom fusionne avec le brésilien Oi

Le projet a été approuvé par 98% des actionnaires.

Le projet a été approuvé par 98% des actionnaires. - Nicolas Asfouri

Après des déboires dus au scandale du groupe Espirito Santo, les actionnaires de Portugal Telecom ont enfin accepté la fusion avec Oi, lundi 8 septembre.

Gros mariage dans les télécoms. Les actionnaires de Portugal Telecom ont approuvé, lundi 8 septembre, les nouveaux termes de la fusion de l'opérateur portugais avec le brésilien Oi, un mariage qui a été mis à rude épreuve par le scandale du groupe Espirito Santo.

Réunis en assemblée générale à Lisbonne, les actionnaires de Portugal Telecom représentant 46% du capital du groupe portugais ont approuvé le projet de fusion amendé avec plus de 98% des voix.

Cette fusion donnera naissance à un géant des télécommunications du marché lusophone avec plus de 100 millions de clients et 30.000 collaborateurs.

Prêt caché

Un prêt de 897 millions d'euros accordé en avril par Portugal Telecom à Rioforte, une des holdings du groupe Espirito Santo qui a entre-temps déposé le bilan, avait failli faire capoter le projet d'union annoncé en octobre 2013.

L'opérateur Oi a reproché à Portugal Telecom de lui avoir caché ce prêt, que Rioforte a échoué à rembourser, et obligé son partenaire portugais à revoir à la baisse sa part dans la future entité qui naîtra de leur fusion.

A la mi-juillet, les deux opérateurs ont signé un nouvel accord de fusion, selon lequel le groupe portugais a vu sa part dans la nouvelle société réduite à 25,6% alors qu'elle avait été d'abord fixée à 38%. Portugal Telecom s'est vu décerner des options d'achat lui permettant d'acquérir les parts perdues d'ici six ans. Mais les chances de récupérer une partie du prêt de Rioforte paraissent minimes.

L'affaire a coûté sa place au PDG de Portugal Telecom, Henrique Granadeiro. Dans sa lettre de démission, il avait assuré début août avoir défendu "jusqu'au bout" les intérêts de Portugal Telecom et s'est dit "surpris" des déboires financiers du groupe Espirito Santo. Novo Banco, le successeur de Banco Espirito Santo, qui avait été renfloué par l'Etat portugais le 3 août, a hérité de la participation de 10,06% que la banque détenait dans Portugal Telecom. Depuis la découverte de ce prêt par la presse le 20 juin dernier, Portugal Telecom a perdu 38% de sa valeur boursière.

En projet depuis octobre

Portugal Telecom avait annoncé en octobre dernier un accord pour fusionner avec Oi, dont il est le principal actionnaire avec 39,7%. La fusion se traduira par l'intégration des actifs de PT, évalués à environ 1,75 milliard d'euros, dans la structure du groupe brésilien.

Le futur opérateur de télécommunications, qui a été baptisé provisoirement CorpCo, sera coté à Lisbonne, Sao Paulo et New York. Le siège sera basculé à Rio de Janeiro. Une holding de Portugal Telecom comptant comme seuls actifs le prêt de Rioforte et les options de rachat restera cotée à Lisbonne.

D. L. avec AFP